radioactivité

Vietsciences-T               12/03/2010

 

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Rayonnement ionisant

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Pouvoir de pénétration (exposition externe). Le rayonnement alpha (constitué de noyaux d'hélium) est simplement arrêté par une feuille de papier. Le rayonnement bêta (constitué d'électrons ou de positrons) est arrêté par une plaque d'aluminium. Le rayonnement gamma (constitué de photons très énergétiques) est atténué (et non stoppé) quand il pénètre de la matière dense, ce qui le rend particulièrement dangereux pour les organismes vivants. Il existe d'autres types de rayonnements ionisants ; ces trois formes sont souvent associées à la radioactivité.
Nouveau pictogramme de risque contre les rayonnements ionisants, transféré le 15 février 2007 par l'AIEA à ISO. Il doit remplacer le pictogramme jaune classique, uniquement « dans certaines circonstances, spécifiques et limitées ».

Un rayonnement ionisant est un rayonnement qui produit des ionisations dans la matière qu'il traverse. Ces rayonnements ionisants, lorsqu'ils sont maîtrisés, ont beaucoup d'usages pratiques bénéfiques (domaines de la santé, industrie…), mais pour les organismes vivants, ils sont potentiellement nocifs à la longue et mortels en cas de dose élevée. Les rayons ionisants sont de natures et de sources variées, et leurs propriétés dépendent en particulier de la nature des particules constitutives du rayonnement ainsi que de leur énergie.

Sommaire

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Les rayonnements[modifier]

L’homme est exposé aux rayonnements depuis son apparition sur Terre. Il est, par exemple, exposé aux rayonnements solaires, c’est-à-dire à la lumière visible provenant du Soleil, laquelle s’accompagne de rayonnements invisibles connus sous le nom de rayonnements ultraviolets et infrarouges. Ces rayonnements sont des ondes électromagnétiques comme le sont aussi les ondes radio, les rayons X et les rayons gamma.

L’homme est également exposé à d’autres rayonnements invisibles qui proviennent de l’espace et du Soleil, connus sous le nom de rayonnement cosmique. Ces rayonnements de très grande énergie (ondes et particules) sont capables de traverser d’épaisses couches de roches.

Les éléments radioactifs présents dans notre environnement émettent, lors de leurs « désintégrations », des rayonnements alpha, bêta et gamma. Les rayonnements gamma (γ) sont des ondes électromagnétiques tandis que les rayonnements alpha et bêta sont des particules (la particule α est constituée d'un noyau d’hélium ; la particule bêta est constituée d'un électron-) ou d'un positron+)).

L’activité d’un matériau radioactif est le nombre de désintégrations qui se produisent dans ce matériau par unité de temps. L'unité légale est le becquerel (Bq).

Parmi les rayonnements particulaires, existent aussi les neutrons.

Les particules α et β, chargées électriquement, sont directement ionisantes ; les rayons γ et les neutrons sont indirectement ionisants.

Sources radioactives[modifier]

Les sources radioactives, qui produisent donc des rayonnements ionisants, sont des isotopes particuliers d'éléments chimiques. Pour distinguer un isotope particulier des autres isotopes, on indique le nombre de masse (c'est à dire le nombre de particules, protons et neutrons, constituant le noyau) avant le nom de l'élément, en exposant ; par contre, lorsque l'on parle, on indique le nom de l'élément puis le nombre de masse.

Exemples :

Les différents rayonnements ionisants[modifier]

Les rayonnements les plus énergétiques transfèrent assez d’énergie aux électrons de la matière pour les arracher de leur atome. Les atomes ainsi privés de certains de leurs électrons sont alors chargés positivement. Les atomes voisins qui accueillent les électrons se chargent négativement.

Les atomes chargés positivement ou négativement sont appelés ions. Les atomes qui ont perdu au moins un électron sont devenus des ions positifs (cations), tandis que les atomes qui ont reçu au moins un électron sont devenus des ions négatifs (anions).
Les rayonnements capables de provoquer de telles réactions sont dits ionisants.

Les rayonnements ionisants regroupent :

  • les rayonnements d'origine cosmique ;
  • les ondes les plus énergétiques du spectre électromagnétique :
    • les rayons X : produits par des générateurs dans lesquels un faisceau d’électrons est envoyé sur une cible métallique. Il existe deux origines de rayonnements X :
  • les électrons incidents, en interagissant avec le champ coulombien du noyau des atomes sont déviés et freinés, ce qui provoque un rayonnement de spectre continu décrit sous le nom d'effet Bremsstrahlung ;
  • suite au bombardement de la cible par les électrons incidents, celle-ci éjecte des électrons venant des couches internes. Les électrons des couches supérieures y retombent, provoquant un rayonnement suivant des raies discrètes dont la fréquence est liée à la nature de la cible ;
  • les rayons gamma sont émis par des atomes radioactifs lors de leur désintégration ;
  • les rayonnements alpha, bêta moins (β-) et bêta plus (β+) (particules émises par des atomes radioactifs lors de leur désintégration) ;
  • les neutrons ne sont pas des rayonnements directement ionisants, mais puisqu'ils induisent des rayonnements ionisants par les particules secondaires créées lors de leurs interactions avec la matière, ils sont classés parmi les rayonnements ionisants.

Les autres rayonnements sont appelés rayonnements non ionisants et comprennent les ondes électromagnétiques les moins énergétiques : la limite se situe au niveau de la bande la plus énergétique de l'ultraviolet.

Pouvoir de pénétration des rayonnements ionisants[modifier]

Par leur énergie, les rayonnements ionisants sont pénétrants, c’est-à-dire qu’ils peuvent traverser la matière. Le pouvoir de pénétration dépend du type de rayonnement et du pouvoir d'arrêt de la matière. Cela définit des épaisseurs différentes de matériaux pour s'en protéger, si nécessaire et si possible.

Particules α : noyaux de l'4He[modifier]

Pénétration faible. Les particules α sont émises à une vitesse avoisinant les 20 000 km/s. Cependant étant lourdes et chargées électriquement, elles sont arrêtées très facilement et rapidement par les champs électromagnétiques et les atomes composant la matière environnante. Une simple feuille de papier suffit à arrêter ces particules.

Particules β- : électrons[modifier]

Pénétration moyenne. Les particules β- sont des électrons. Ces derniers sont émis avec des énergies allant de quelques keV à quelques MeV. Ils peuvent donc atteindre des vitesses élevées souvent relativistes (d'énergie supérieure à 200 keV et de vitesse proche de c). Cependant, chargés électriquement, ils vont être arrêtés par la matière et les champs électromagnétiques environnants. Une feuille d’aluminium de quelques millimètres peut arrêter les électrons. Un écran d'un centimètre de plexiglas arrête toutes les particules bêta d'énergie inférieure à 2 MeV.

Particules β+ : positrons[modifier]

La pénétration est semblable à celle des électrons. Mais à la fin de son parcours, un positron s’annihile avec un électron rencontré sur son passage en formant deux photons gamma de 511 keV chacun, ce qui ramène le problème au cas du rayonnement gamma.

Rayonnements X et γ[modifier]

Pénétration très grande, fonction de l’énergie du rayonnement et de la nature du milieu traversé.

Chaque matériau est ainsi caractérisé par une couche de demi-atténuation qui dépend de sa nature, du type de rayonnement et de l'énergie du rayonnement. La couche de demi-atténuation (ou épaisseur moitié) est l'épaisseur nécessaire pour réduire de moitié la valeur du débit de dose de rayonnements X ou γ. On définit selon le même principe une épaisseur dixième, qui ne laisse passer que 10 % du débit de dose ; par exemple, en radioprotection, un écran dixième en plomb (matière très utilisée car très efficace) a une épaisseur de 50 mm.

Au-delà de la dizaine de keV, l'air n'a plus d'absorption significative des rayonnements X et γ. Le plomb est généralement utilisé comme élément de radio-protection dans le domaine médical. En effet, il a une épaisseur de demi-absorption de l'ordre de 100 µm à 100 keV. Une épaisseur de 1 mm de plomb réduit la dose d'un rayonnement X de 100 keV d'un facteur 1 000. L'épaisseur de demi-absorption du plomb passe néanmoins à 1 mm vers 250 keV, ce qui signifie qu'une épaisseur de 10 mm de plomb serait alors nécessaire pour réduire la dose d'un facteur équivalent. En conséquence, dans les environnements industriels, où l'énergie peut parfois atteindre plusieurs MeV, on utilise des murs en béton (moins absorbants que le plomb, mais pratiquement plus épais) dans le contexte de la radioprotection. Dans certains cas, ceux-ci sont même barités (ajout d'une charge très dense) pour en augmenter l'efficacité.

À épaisseur d'écran identique, le rayonnement gamma est atténué par : le plomb, l'acier, le béton, l’eau (par ordre d'efficacité décroissante).

Neutrons[modifier]

Le neutron n'étant pas chargé, il ne produit pas d'ionisations en traversant la matière. Les neutrons libres ne forment donc pas un rayonnement ionisant, mais en provoquant des fissions nucléaires, ils peuvent générer des rayonnements ionisants.

Les neutrons libres sont surtout présents dans les réacteurs nucléaires ; ils sont émis, par exemple, lors de la fission d’atomes d’uranium 235. Ils sont indirectement ionisants car c’est leur capture par les noyaux ou leur interaction avec ceux-ci qui génère des rayonnements gamma et/ou diverses particules. Les neutrons sont aussi présents aux altitudes de vol des avions long-courrier et subsoniques : ils participent à 30 % de la dose reçue par le personnel naviguant.

Pénétration dépendante de leur énergie.

Le bore et le cadmium, neutrophages, absorbent (capturent) les neutrons.

Une forte épaisseur d’eau ou de paraffine modère (réduit la vitesse) les neutrons.

La dose absorbée traduit l'énergie absorbée par la matière[modifier]

Lorsqu’un rayonnement pénètre la matière, il interagit avec elle et lui transfère de l’énergie. La dose absorbée par la matière caractérise ce transfert d’énergie. L’unité de dose absorbée par la matière est le Gray (Gy) qui est équivalent à un Joule absorbé par kilogramme de matière.

Les manifestations cliniques des lésions[modifier]

Article détaillé : Irradiation.

L'exposition de l'homme aux rayonnements[modifier]

Pour apprécier à leur juste valeur les risques liés aux rayonnements ionisants, il est nécessaire de regarder l’exposition naturelle de l’homme, à laquelle il a toujours été soumis. Tous les organismes vivants y sont adaptés et semblent capables de corriger, jusqu’à un certain degré, les dégâts dus à l’irradiation.

En France, l’exposition annuelle de l’homme aux rayonnements ionisants est d’environ mSv. En plus de cette radioactivité naturelle, nous sommes exposés à des rayonnements provenant de sources artificielles. Ces rayonnements sont du même type que ceux émis par des sources naturelles et leurs effets sur de la matière vivante sont, à dose égale, identiques. Ce sont essentiellement les radiographies médicales ou dentaires.

Seulement 1,5 % provient d’autres sources comme les retombées des essais aériens des armes nucléaires et les retombées de la catastrophe de Tchernobyl, mais leur effet peut être très aggravé lorsque la contamination est interne, suite à l'absorption de radionucléides dans les aliments.

La décontamination interne permet de diminuer la présence de radionucléides dans le corps irradié.

Il existe des médicaments qui se lie aux radionucleides et les éliminent du corps. Cette classe sont appelés médicaments de décorporation (des radionucleïdes).

En premier lieu, le Bleu de Prusse ou bleu DI (DI : décontamination interne) est un ferrocyanure, commercialisé aux USA et en Allemagne, sous le nom de Radiogardase, mais disponible à la pharmacie centrale des armées en France.

Cette grosse molécule n'est pas absorbée par le tube digestif, mais absorbe le césium 137, et le thallium en les emprisonnant définitivement et les éliminant par les selles alors colorées en bleu foncé. Le Bleu de Prusse se prend par voie orale, à raison de 3 à 9 grammes par jour, réparti en trois prises. Il permet de diminuer jusqu'à 75 % la contamination par le césium et le thallium, sans aucun effet secondaire grave, si ce n'est un constipation. Contre indication : chez l'enfant.

Le Ca-DTPA ou Zn-DTPA (acide dietylénetriamine) donnée par intraveineuse répétées permet l'élimination du Plutonium 239 et de l'Américium.

Le PTH (propylthiuracile) élimine l'iode 131.

La D-Pénicillamine, le cobalt 60, l'iridium.

Les alginates, en particulier, l'alginate de sodium (E401), pris par voie orale est aussi un chélateur majeur des métaux lourds radioactifs,du Radium radioactif, commercialisé sous le nom de Gaviscon sachet (500 mg d'alginate par sachet) ou Pseudophage du laboratoire Servier (2,5 g d'alginate par sachet). Les alginates sont aussi présent dans des algues : kelp, dulse, algue bleue. Les pectines protègent également (présentes dans les pommes, soja, graine de tournesol) ainsi que les phytates (présentes dans les haricots, pois, et céréales complète et la zybicoline (présente dans le miso).

D'autres médicaments de décorporation des nucleides existent: Phosphate (pour le phosphore radioactif le BAL (dimercaprol)... Le gluconate de Calcium, bicarbonate de sodium, le chlorure d'amonium ont aussi leurs indications.

La consommation d'antioxydant en complément alimentaire (type ACE sélénium) ou la prise de N-acétyl cystéine (Mucomyst) sont des anti-radicaux libres.

À titre préventif seulement, face à l'exposition dangereuse à l'iode 131, la prise d'iode naturel, non radioactif, type pilule d'iodure de potassium, prise juste avant l'exposition (dans les quatre heures avant exposition), permet de saturer la glande thyroïde et évite la fixation de l'iode radioactif. Mais son usage expose aux allergie à l'iode chez les sujets sensibles et elles ne sont donc pas délivrées sans avis d'un médecin.

L'exposition à la radioactivité naturelle reste largement inférieure à une exposition directe aux rayonnements ionisants dus, par exemple, à des incidents ou accidents de centrales atomiques, où l'on est confronté à des valeurs de 100 à plus de 10 000 mSv.

Les modes d'exposition aux rayonnements[modifier]

Selon la manière dont les rayonnements atteignent l’organisme, on distingue deux modes d’exposition : externe ou interne.

  • L’exposition externe de l’homme aux rayonnements provoque une irradiation externe. Elle a lieu lorsque celui-ci se trouve exposé à des sources de rayonnements qui lui sont extérieures (substances radioactives sous forme de nuage ou de dépôt sur le sol, sources à usage industriel ou médical...).

L’exposition externe peut concerner tout l’organisme ou une partie seulement de celui-ci. Elle cesse dès que l’on n’est plus sur la trajectoire des rayonnements (cas par exemple d’une radiographie du thorax).

  • L’exposition interne (contamination interne) est possible lorsque des substances radioactives se trouvent à l’intérieur de l’organisme. Celles-ci provoquent une irradiation interne. Elles ont pu pénétrer par inhalation, par ingestion, par une plaie ou par voie transcutanée, et se distribuent ensuite dans l’organisme. On parle alors de contamination interne. Celle-ci ne cesse que lorsque les substances radioactives ont disparu de l’organisme après un temps plus ou moins long par élimination naturelle, décroissance radioactive, et/ou traitement.

Une réglementation a défini depuis 2006 plusieurs modes d'exposition :

  • exposition externe sans contact (à distance) : irradiation ;
  • exposition externe avec contact : contamination externe ;
  • exposition interne : contamination interne.

La contamination peut être surfacique, ou volumique (atmosphérique).

Voir aussi Irradiation et Contamination radioactive.

Valeurs de quelques périodes radioactives :

Tous les radioisotopes ne sont pas éliminés naturellement (urines...) à la même vitesse. Certains peuvent s’accumuler dans des organes spécifiques (os, foie...) avant d’être évacués du corps.

Pour chacun des éléments radioactifs, on définit, en plus de sa période radioactive, une période biologique.

L'exposition naturelle[modifier]

Il n'y a pas de conséquence sanitaire au rayonnement naturel. Il y aurait peut-être même au contraire des effets bénéfiques aux faibles doses d'irradiation. En effet, dans certaines régions du monde (Ramsar (Iran), Kerala (Inde)), les doses reçues par les habitants dépassent 240 fois les doses généralement conseillées par les normes internationales. De plus, ces populations ne sont pas plus affectées que celles des régions avoisinantes, et il semble avoir plutôt un effet positif[1].

Les rayonnements ionisants que nous recevons de sources naturelles ont des origines diverses et se répartissent en trois principaux types :

Les rayonnements cosmiques[modifier]

On appelle rayonnement cosmique un flux de particules (principalement des protons) dotées d’une énergie très élevée, de l’ordre du GeV. Il est d’origine solaire ou galactique. Ces protons de haute énergie entrent en collision avec les noyaux des atomes de l’atmosphère et créent des fragments eux-mêmes dotés d’une énergie élevée (protons, neutrons, muons, neutrinos, mésons, etc.).

Le débit d’équivalent de dose dû aux rayonnements cosmiques est en moyenne de 0,3 mSv/an au niveau de la mer. Mais il varie considérablement en fonction de l’altitude et de la latitude (voir le tableau ci-dessous).

Variation du débit d’équivalent de dose absorbée (mSv/an) en fonction de l’altitude et de la latitude
Altitude
(km)

(équateur)
30° 50°
0 0,35 0,4 0,5
1 0,60 0,7 0,9
2 1,0 1,3 1,7
3 1,7 2,2 3,0
4 2,6 3,6 5,0
5 4,0 5,8 8,0
10 14,0 23,0 45,0
15 30,0 50,0 110,0
20 35,0 60,0 140,0

Cela a pour conséquence que certaines populations subissent une exposition plus importante que la moyenne. Le tableau ci-dessous donne les équivalents de dose reçus par les populations de villes situées en altitude.

Débit d’équivalent de dose des rayonnements cosmiques
dans des régions de haute altitude
Ville Altitude
(m)
Latitude
(°)
DDDE
(mSv/an)
Population
(hab)
La Paz (Bolivie) 3 630 16° S 2,7 320 000
Quito (Équateur) 2 850 0°S 1,6 213 000
Bogotá (Colombie) 2 640 4° N 1,5 325 000
Cerro de Pasco (Pérou) 4 259 10° S 3,3 20 000
Lhassa (Tibet) 3 684 30° N 3,1 20 000

Les éléments radioactifs contenus dans le sol[modifier]

Nous sommes exposés aux rayonnements dus aux radioéléments présents dans la croûte terrestre. Il existe une cinquantaine de radioéléments naturels dont la plupart font partie des 3 familles naturelles du thorium, de l’uranium et de l’actinium.

C’est le thorium qui existe en quantité la plus importante (10 ppm en moyenne). On trouve ensuite l’uranium (2 à 3 ppm), puis l’actinium.

Un autre radioélément contribue de façon notable : le potassium 40 (40K), isotope naturel du potassium (0,01167 %). Sa concentration est de l’ordre de 100 à 1 000 Bq/kg de sol.

Le débit de dose radioactive absorbée moyen dû à l’ensemble de ces isotopes est d’environ 0,3 mSv/an en France. Il varie cependant largement en fonction de la composition du sol. L’équivalent de dose reçu en Bretagne ou les Vosges est de 2 à 3 fois supérieur à celui reçu dans le Bassin parisien. Dans certaines régions, comme l’État de Kerala sur la côte Sud-Ouest de l’Inde, il atteint même 30 mSv/an.

La chaleur interne de la Terre provient, selon une proportion d'environ 80 %, de celle produite par la radioactivité naturelle du sol. Voir l'article Géothermie.

Les éléments radioactifs naturels absorbés par inhalation ou ingestion[modifier]

Des émanations gazeuses de certains produits issus de la désintégration de l’uranium contenu dans le sol tels que le radon, ou le potassium des aliments dont nous retenons une partie dans notre organisme (élément dont nous maintenons en permanence un stock d'environ 165 g par personne), provoquent chez chacun d’entre nous, en moyenne, une irradiation de 1,55 mSv par an. La principale source d’irradiation naturelle est le 222Rn, gaz naturel radioactif. Elle représente environ un tiers de l’irradiation reçue et augmente dans les régions granitiques.

Toutes les familles naturelles ont dans leur chaîne de désintégration un isotope du radon (222Rn engendré par le 226Ra, et le 220Rn appelé également thoron, engendré par le 224Ra). Ces gaz émanent du sol, des eaux et des matériaux de construction. Les valeurs moyennes des concentrations ont été évaluées à 2 Bq/m3 en plein air et 20 Bq/m3 dans les habitations pour le plus important d’entre eux : le 222Rn. Ces gaz et leurs descendants solides irradient les poumons.

Le potassium étant un élément important de notre constitution et vital au bon fonctionnement de nos cellules (environ 165 g par personne), l’isotope 40K de cet élément contribue à une activité intérieure constante d'environ 5 000 Bq, auxquels viennent s'ajouter une part similaire due à l'activité de l'ensemble des autres isotopes instables de notre corps.

Exemple : radioactivité de différents milieux naturels

  • Eau de pluie : 0,3 à 1 Bq/L
  • Eau de rivière : 0,07 Bq/L (226Ra et descendants) ; 0,07 Bq/L (40K) ; 11 Bq/L (³H)
  • Eau de mer : 14 Bq/L (40K essentiellement)
  • Eau minérale : 1 à 2 Bq/L (226Ra, 222Rn)
  • Lait : 60 Bq/L
  • Sol sédimentaire : 400 Bq/kg
  • Sol granitique : 8 000 Bq/kg
  • Corps humain : 8 000 à 10 000 Bq (dont 5 000 dus au 40K).

Le tableau suivant résume la contribution des diverses composantes de la radioactivité naturelle. Il faut toutefois se souvenir que ce sont des valeurs moyennes susceptibles de variations importantes en fonction de l’altitude, de la latitude et de la composition du sous-sol.

Source naturelle Exposition (mSv/an)
Rayonnement cosmique
0,3
Rayonnement tellurique
0,32
Isotopes cosmiques
0,01
40K
0,17
222Rn + descendants
0,55
220Rn + descendants
0,15
Divers
0,06
Total
1,56

L'exposition artificielle[modifier]

Pour chaque habitant, l’exposition annuelle moyenne aux sources artificielles d’irradiation est d’environ 1 mSv. Celles-ci sont principalement les irradiations médicales et les applications industrielles des rayonnements.

Les centrales nucléaires, les usines de traitement du combustible nucléaire usé, les retombées des anciens essais nucléaires atmosphériques et de la catastrophe de Tchernobyl, etc., exposent chaque homme en moyenne à 0,002 mSv par an.

Les irradiations médicales[modifier]

Il s’agit principalement des radiographies médicales et dentaires qui provoquent une irradiation externe proche de 1 mSv par an (moyenne en France).

L’essor du radiodiagnostic a été un des facteurs essentiels du progrès médical au cours du XXe siècle. Les équivalents de dose délivrés par les différents types d’examens varient considérablement en fonction de la profondeur des organes étudiés et de la dimension du segment de l’organisme concerné. À côté des appareils classiques, sont apparus progressivement des appareils plus perfectionnés (« scanners ») qui, associés à des ordinateurs, permettent de réaliser des images en coupe (tomographies) de l’organisme.

Doses délivrées lors des examens les plus courants en radiodiagnostic
Examen médical Dose (mGy)
Radiographie pulmonaire
0,7
Radiographie du crâne
2
Radiographie de l’abdomen
3
Scanner du crâne
27
Urographie
20
Scanner du corps entier
160
Transit œsogastroduodénal
90


La radiothérapie externe est un des traitements de base des cancers. On utilise généralement des rayonnements de haute énergie émis par des sources de cobalt radioactif 60Co ou par des accélérateurs de particules. Dans certains traitements dits de curiethérapie, un corps radioactif est placé, soit au contact immédiat des tissus à irradier, soit implanté sous forme d’aiguilles radioactives (iridium, césium). Les doses classiquement administrées sont élevées (40 à 80 Gy) et espacées dans le temps pour permettre aux tissus sains de se régénérer. Les techniques d'implantation définitive de grains radioactifs (iode, palladium) sont en expansion.

La médecine nucléaire utilise des isotopes radioactifs pour l’exploration de l’organisme humain. Elle consiste à injecter un isotope radioactif qui se fixe dans la partie à explorer et de réaliser une image à l’aide d’une caméra à scintillation (scintigraphie).

Les isotopes utilisés sont l'iode 131 (131I) pour l’exploration fonctionnelle de la thyroïde et surtout le technétium 99m (99mTc) dont l’intérêt est sa courte période radioactive (T = 6,02 h) ce qui minimise les équivalents de dose administrés. Il peut être obtenu à partir de molybdène 99mMo par un appareil à élution.

L'exploration fonctionnelle d'organes tels que le cerveau utilise la tomographie à émission de positons. L'isotope utilisé est souvent le 18F, (de période 2 h) injecté sous une forme liée à un sucre : l'activité cérébrale consomme du glucose et les zones les plus actives lors d'une tâche cognitive seront visualisées par une gamma-caméra.

Équivalents de dose après injection de 99mTc pour différentes explorations
Exploration Équivalent de dose (mSv/mCi[pas clair])
Vessie
0,85
Estomac
0,51
Intestin
2,3
Thyroïde
1,3
Ovaires
0,3
Testicules
0,09
Moelle osseuse
0,17
Corps entier
0,11

Les méthodes de mesure industrielles[modifier]

Du fait de leur forte profondeur de pénétration et de leurs interactions avec la matière, les rayonnements ionisants sont utilisés pour effectuer des mesures.

Gammagraphie
Cette technique de radiographie industrielle utilise une source de rayonnements gamma. Elle consiste à placer la pièce à radiographier entre la source de rayonnements et un film photographique contenu dans une cassette souple ou rigide. Après un temps d’exposition dépendant de la nature et de l’épaisseur du matériau radiographié, le film est développé et révèle les défauts existant éventuellement à l’intérieur de la pièce. Les domaines d’utilisation sont nombreux (chaudronnerie, fonderie, industrie du pétrole, construction navale et aéronautique).
Radioéléments utilisés :
  • 60Co : émetteur gamma d’énergies de 1,17 et 1,33 MeV (15 % des appareils) ;
  • 192Ir : émetteur gamma d’énergies comprises entre 200 et 600 keV (80 % des appareils).
Types d’appareils :
  • les appareils portatifs sont les plus répandus. Ils contiennent des sources de 2 à 5 TBq de 192Ir. Ils ont été à l’origine de plusieurs accidents (blocage de la source en position d’irradiation, perte de la source) ;
  • les appareils fixes équipés de source de 60Co de plusieurs centaines de TBq sont réservés au contrôle de fortes épaisseurs. Ils sont généralement installés dans des casemates de tir.
Radiographie X
Son principe est le même que pour la gammagraphie, la source de photons étant remplacée par un générateur de rayons X, tube à rayons X ou accélérateur. Les différences de potentiel utilisées vont de 20 keV à plusieurs MeV. Ces sources de rayonnement utilisent le rayonnement de freinage (Bremsstrahlung). Ce type de technologie est par exemple utilisé pour l'inspection des bagages dans les aéroports.
Neutronographie
Le principe de la neutronographie est similaire à celui de la radiographie X et lui est complémentaire. Elle peut être effectuée grâce à un faisceau neutronique issu d’un réacteur, d'un accélérateur d'ions ou d’une source de 252Cf (émetteur de neutrons). Elle est notamment utilisée pour le contrôle de matériaux hydrogénés situés à l'intérieur d'enceintes métalliques.
Spectrométrie et diffractométrie
Voir les articles spectrométrie gamma, Spectrométrie de fluorescence X et Diffractométrie de rayons X.
Jauges
Le principe des jauges est basé sur la loi de l’atténuation des rayonnements (loi de Beer-Lambert).
 
On distingue :
  • jauges de niveau : elles indiquent la présence ou l’absence de matériau sur le trajet horizontal du faisceau (source et détecteur placé de part et d’autre du matériau). Les sources utilisées sont des émetteurs bêta ou gamma selon l’épaisseur et la densité du matériau à mesurer. Elles sont utilisées pour le contrôle des réservoirs de liquides, des silos (sable, grains, ciment, etc.) ;
  • jauges d’épaisseur : si le matériau est de densité constante, l’intensité du signal reçu par le détecteur sera fonction de l’épaisseur de celui-ci. Elles sont utilisées pour la mesure en continu de produits en feuilles : papiers, tissus, caoutchouc, etc.
Applications reposant sur le principe d’ionisation des gaz
  • Élimination de l’électricité statique : l’utilisation de sources de 241Am (émetteur gamma), sous forme de rubans placés en fin de machines de production de papiers, plastiques, textiles synthétiques, etc. à quelques millimètres du matériau permet en rendant l’air avoisinant conducteur, de supprimer l’accumulation d’électricité statique.
  • Détecteur de fumée : deux chambres d’ionisation sont disposées en série : l’une servant de témoin, l’autre, grillagée, en contact avec l’air ambiant. Dans chacune de ces chambres, une petite source de quelques kBq de 241Am donne naissance à un courant constant. Si des particules de fumée pénètrent dans la chambre ouverte, elles entraînent une variation du courant qui déclenche un signal d’alarme. On dénombre en France 3 millions et demi de détecteurs de fumée basés sur ce principe.
  • Traceurs radioactifs industriels : le principe du traçage est le marquage de quelques individus d’une population ; il permet l’étude du comportement global de cette population. Les traceurs radioactifs sont particulièrement performants car ils marquent l’entité élémentaire qu’est l’atome et permettent une détection facile.
Exemples d'utilisation :
  • marquage d’un liquide ou d’un gaz par un émetteur gamma permettant la recherche de fuites sur des canalisations ;
  • marquage d’une pièce de moteur permettant grâce à la mesure de la radioactivité de l’huile de graissage d’évaluer l’usure des constituants.

Destruction de germes par irradiation[modifier]

Radioconservation des denrées alimentaires

Actuellement en plein essor, la radioconservation des denrées alimentaires utilise le rayonnement gamma du 60Co ou des électrons accélérés. Elle n’induit aucune radioactivité au sein des aliments[2]. Elle a pour effet :

  • augmentation de la durée de conservation des aliments par le ralentissement de la maturation, de la germination, par réduction du nombre de microorganismes responsables de détériorations ;
  • élimination des insectes nuisibles dans les denrées stockées (céréales, farines, fruits, poissons séchés) ;
  • assainissement bactérien par destruction de microorganismes pathogènes (volailles, œufs).

Les doses utilisées sont de l’ordre de 100 à 10 000 Gy.

Stérilisation

La radiostérilisation du matériel médico-chirurgical par rayonnement gamma (25 kGy) peut s’effectuer sur le matériel déjà placé dans son emballage définitif.

Production d'électricité[modifier]

Les centrales nucléaires ne constituent qu'un élément de la production d'électricité. Celle-ci comporte trois stades :

  • préparation des éléments combustibles ;
  • fonctionnement des centrales ;
  • traitement du combustible.
Préparation du combustible
Elle se fait en plusieurs étapes :
  • extraction du minerai d'uranium ;
  • concentration et raffinage ;
  • transformation afin d'obtenir des sels d'uranium (uranate, nitrate d'uranyle) ;
  • enrichissement en 235U par diffusion gazeuse après transformation en hexafluorure d'uranium (UF6) gazeux ;
  • fabrication des éléments combustibles.
Ces opérations se font en milieu contrôlé et n'entraînent normalement pas d'exposition pour les personnes, sauf accident. Pour les travailleurs, la phase la plus critique est l'extraction du minerai qui entraîne une exposition interne par inhalation de poussières et de 222Rn.
Fonctionnement des centrales nucléaires
  • Produits de fission : la fission nucléaire, véritable explosion du noyau, donne naissance à :
    • des fragments de fission (généralement 2) ;
    • des neutrons (2 ou 3) ;
    • de l'énergie (200 MeV en moyenne).
Les produits de fission sont pour la plupart radioactifs, émetteurs bêta ou gamma.
  • Produits d'activation : l'action des neutrons sur les matériaux de gainage du combustible, les impuretés des fluides de refroidissement et les divers éléments de structure donne naissance à des produits d'activation radioactifs de nature et de période diverses. Un réacteur fonctionne en circuit fermé, mais le fluide du circuit primaire est contaminé par les produits d'activation et des produits de fission échappés des gaines métalliques contenant l'uranium et dont certaines peuvent devenir défectueuses. Les purges, vidanges et opérations de maintenance produisent des effluents gazeux (gaz rares, iodes) et liquides qui sont dispersés dans l'environnement directement ou après traitement, mais de toute façon de manière strictement contrôlée.
Traitement du combustible nucléaire usé
Environ chaque année, un tiers du combustible est retiré du cœur du réacteur et traité après une durée de décroissance de plusieurs années. Ce traitement est destiné à réduire le volume, récupérer des matières réutilisables (plutonium, uranium 235). Pour ce faire, les gaines sont cisaillées, le combustible dissout dans l'acide nitrique puis traité par différents solvants. Ces opérations libèrent une certaine quantité d'effluents gazeux et liquides.

Conclusion[modifier]

Pour conclure, il semble intéressant de présenter une vue synthétique des principales sources d'exposition de l'homme avec les équivalents de dose correspondants. Il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit de valeurs moyennes et que certains groupes d'individus (tels les travailleurs de l'énergie nucléaire et les populations habitant dans certaines régions) sont exposés à des équivalents de dose plus importants.

Inventaire général des engagements de dose (mSv/an) pour un individu moyen
Radioactivité Exposition interne Exposition totale
Radioactivité naturelle
0,94
1,64
Irradiation à des fins médicales
0,015
0,8
Essais nucléaires
0,02
0,04
Énergie d’origine nucléaire
0,015
0,02
Total
0,99
2,5

Notes et références[modifier]

  1. J. de Kervasdoué, Les prêcheurs de l'apocalypse, p. 98.
  2. Sur tous les noyaux, la réaction (γ,n) a une section efficace trop faible pour induire un effet sensible.

Voir aussi[modifier]

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Articles connexes[modifier]

Bibliographie[modifier]

 

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Plutonium, Uranium et centrales nucléaires (Fukushima):dangers, risques, cancers et radiations

Actualité, Maux & blessures, Médecine | avril 1, 2011 à 11:37

Plutonium, Uranium et centrales nucléaires (Fukushima) -la catastrophe nucléaires- :dangers, risques, cancer et radiations.

La centrales nucléaire de Fukushima, risques, dangers, effet et contexte sur la santé.
La technologie nucléaire a évolué à un tel niveau que l’utilisation des armes nucléaires est susceptible d’avoir lieu dans n’importe quelle guerre dans un avenir proche.

La technologie nucléaire  militaire:

La technologie radioactive a évolué à un tel niveau dans une large mesure telle que l’utilisation des armes nucléaires est susceptible d’avoir lieu dans toute guerre à proximité future. Ces armes nucléaires utilisent le phénomène nommé radioactivité (radiations).

C´est quoi un rayonnement ou élément radioactif?

Le rayonnement est l’énergie nucléaire émise par un éléments instable au niveau (radio actif). Lorsqu’un atome possède beaucoup d´énergie, il libère l’énergie supplémentaire sous forme de radiations pour devenir stable et cette émission est appelé So-radioactivité, cela indique clairement que l’arme nucléaire peut détruire une ville entière en un clin d’œil.

Lorsque une dose d´énergie radioactive de certaines élément est très concentré, et se met en contacte avec le corps humain, elle donne lieu à des anomalies et des maladies très graves pour la santé.

Effet des rayonnement et des élément radioactifs sur le corps humains et santé:

Les radiations peuvent endommager les cellules de l’énergie dans les tissus humains. Même ces bas niveaux de rayonnement sont plus nocifs que les rayons du soleil. Voici les éléments radioactifs les plus dangeeruse pour la santé humain. comme l´L’inhalation du radon qui accroît le risque de cancer du poumon. Un autre élément radioactif, l’iode qui se concentre dans les légumes-feuilles et du lait étant absorbée par le sol. Quand il pénètre dans le corps humain, il migre vers la glande thyroïde dans le cou et deviennent malignes, induisant le cancer de la thyroïde. On ne peut pas vivre sans la glande thyroïde et les hormones thyroïdiennes, alors il faut les remplacer quotidiennement. De même, le Strontium (90) est absorbé dans le lait de vache et de chèvre et s’accumulent dans la poitrine des femmes pendant l’allaitement. Plus tard, il peut provoquer le cancer du sein, le cancer des os et la leucémie.

Éléments radioactifs : Plutonium, uranium et protection des radiations:

Parmi les éléments principale dans l´industrie nucléaires moderne est le plutonium et de l´uranium. Il est l’élément le plus dangereux que l´humanité a jamais connus. Même un millionième de plutonium ou d´uranium peut causer de grave cancers (radioactif). s´il est stocké dans le foie, il peut cause le cancer du foie. Si elle est absorbée dans les os, il peut provoquer le cancer des os et des tumeurs malignes du sang (cancer), alors la meilleur protection des radiation est de s´éloigner le plus possible de la région contaminée. Actuellement il est utilisé comme combustible nucléaire et près de 200 kg de plutonium est produite par an dans les réacteurs nucléaire. Donc, cela indique clairement que si ce montant sert en grande partie dans une guerre future, il peut détruire le monde presque complètement en une seule explosion.

Donc, en conclusion, d´après les risques nucléaires et radioactifs et les dangers qui nous entourent. Et selon les statistiques disponibles, on peut dire que les armes nucléaires contenant des éléments radioactifs et les combustibles utilisé dans les centrales nucléaires doivent être manipulés avec soin et dans le cadre des normes et des précautions plus strictes pour éviter les catastrophes nucléarises tel que chernobyl, la catastrophe nucléaire de fukushima ou japon, les risques nucléaires et les dangers radioactifs sur le corps et la santé humaine.


 

ent l'industrie nucléaire pollue-t-elle ?

album jeunesse ecologie

Certains prétendent que le nucléaire est une solution écologique pour protéger notre environnement, voire même LA solution pour lutter contre le réchauffement climatique. Pourtant l'industrie nucléaire nous a montré à plusieurs reprises ces derniers temps qu'elle ne maîtrisait pas toujours la gestion de ses déchets radioactifs, ni la diffusion accidentelle de radioactivité dans l'environnement.

1/ Les déchets radioactifs, le caucemar du nucléaire
2/ Nucléaire et rejet de CO2 : ce n'est pas incompatible !
3/ Le rejet de radioactivité par les centrales et usines nucléaires
4/ Les centrales nucléaires rejettent de l'eau chaude dans les rivières
5/ En cas d'accident nucléaire, la pollution serait irréparable.



energie nucleaire et environnement
 

1/ Les déchets radioactifs, le cauchemar du nucléaire

Pour produire de l’électricité, l’industrie nucléaire génère une multitude de substances radioactives à chaque étape de la filière. Chaque type de déchets nécessite une gestion différente. On continue à en fabriquer de nouveaux chaque jour. Les lieux de stockage, déjà nombreux, vont se multiplier sur tout le territoire français dans les années à venir.

A l'heure actuelle, d'après les recherches de la journaliste Laure Noualhat (cf son documentaire "Déchets, le cauchemar du nucléaire" ), ces déchets nucléaires sont recyclés, en théorie à 10 %, en réalité à 1,5 %. Il nous est aussi précisé que «13% des déchets radioactifs français produits par EDF se retrouvent en plein air en Sibérie dans une ville interdite d'accès ».

Le problème des déchets nucléaires a été créé en toute connaissance de cause quand, il y a près de 50 ans, on a choisi de développer l’industrie nucléaire malgré ces déchets dangereux qu’elle génère. On prédisait alors que la science saurait fournir une solution face à cette menace. Aujourd’hui, les pouvoirs publics voudraient nous faire croire que ce problème n’est pas si grave, et qu’on peut y apporter une solution satisfaisante. Tout indique au contraire que nous sommes dans l’impasse.

En savoir plus sur le problème des déchets nucléaires
 

2/ Le nucléaire rejette du CO2

Oui, contrairement aux idées fausses colportées par l’industrie nucléaire, la filière nucléaire prise dans son ensemble rejette des volumes de CO2 non négligeables, liés au cycle de vie des réacteurs, de leur combustible, et aussi à la nécessité de recourir à des centrales thermiques à flamme lors des pointes de consommation.

En savoir plus

3/ Le rejet de radioactivité par les centrales et usines nucléaires

Toutes les installations nucléaires, même quand elles fonctionnent “normalement”, rejettent une certaine quantité de radioactivité dans l’eau et dans l’air. D’après les pouvoirs publics, ces rejets seraient totalement inoffensifs. Il faut pourtant savoir que les normes officielles se basent sur le principe que “toute dose de rayonnement comporte un risque cancérigène et génétique" (CIPR 90). Les limites fixées ne correspondent pas à une absence de danger mais à un nombre de victimes jugé “acceptable” en regard des intérêts économiques.

De plus, les risques sont sous-estimés car les calculs négligent généralement deux faits :

- les éléments radioactifs rejetés, même en faible quantité, peuvent se retrouver concentrés dans la chaîne alimentaire. Par exemple, les animaux marins sont contaminés par les rejets de La Hague près des côtés françaises et jusqu’en Norvège !

- quand on absorbe un aliment contaminé, les particules radioactives agissent différemment puisqu’elles sont à l’intérieur même du corps.
Ces risques sont très mal pris en compte par les réglementations actuelles, ce qui conduit à minimiser les effets réels.

En savoir plus sur le lobby nucléaire et le manque de transparence autour des questions de santé
 

4/ Les centrales nucléaires rejettent de l'eau chaude dans les rivières

La canicule de l'été 2003 a fait s'évanouir le mythe de la fiabilité du nucléaire français : des réacteurs nucléaires ont été arrosés, d'autres ont dû
fonctionner à bas régime ou même être arrêtés. La "France nucléaire" n'a évité la pénurie d'électricité qu'avec des importations massives, alors que le prix du kWh montait en flèche.

Les règles de protection de l'environnement et de la santé des populations ont été bafouées impunément : rejets d'eau trop chaude et très mauvaise dilution des produits radioactifs et chimiques qui sont rejetés massivement dans les rivières par les centrales nucléaires.

De plus EDF a obtenu l' autorisation de "chlorations massives" pour cinq centrales nucléaires. Cette chloration a pour but de limiter la prolifération d'amibes du fait des rejets d'eau chaude des centrales nucléaires et mettent en grave danger les populations (baignades, eau potable). Or la chloration massive est aussi très néfaste pour l'environnement et la santé.

Consulter le dossier PDF de l'association Sortir du nucléaire sur la canicule et le nucléaire

 

5/ En cas d'accident nucléaire, la pollution serait irréparable.

En cas d'accidents nucléaires majeurs, que se passerait-il ?

Dans un pays aussi peuplé que la France, un accident nucléaire majeur aurait des conséquences dramatiques. Peut-on imaginer une région entière rayée de la carte ? Comment évacuer des millions de personnes ? Comment seront accueillis les blessés irradiés et comment le territoire pourra-t-il être décontaminé ? Des conséquences dramatiques : décés, handicaps et maladies, perte de millions d’hectares de sols contaminés pour des siècles…
N'attendons pas que l'irréparable se produise !

En savoir plus sur le risque d'accident nucléaire

(source :
Brochure PDF Déchets nucléaires, le casse tête du Réseau sortir du nucléaire
)

album jeunesse ecologie

Les centrales nucléaires rejettent plus ou moins en grande quantité de la radioactivité. Cette dernière est très dangereuse pour le corps humain et peut provoquer des cancers et leucémies.

1/ Quels sont les risques encourus lors d'une radiation?
2/ Que sait-on sur les dangers de la radioactivité sur la santé ?
3/ Il y a t-il déjà eu des victimes de radiations ?
 

1/ Quels sont les risques encourus lors d'une radiation ?

Les matières radioactives sont constituées d'atomes instables, qui, en se désintégrant, émettent des radiations. Ces radiations perturbent le fonctionnement des cellules vivantes. Elles sont d’autant plus dangereuses que nos sens ne peuvent les détecter.

Une irradiation très forte tue les cellules et provoque des brûlures radioactives, la maladie et souvent la mort.

Un niveau d'irradiation moins élevé entraîne des mutations dont les effets sont peu prévisibles. Certaines personnes souffriront de cancers, ou donneront naissance à des enfants atteints de malformations. Les effets se manifestent souvent de nombreuses années après l’irradiation.

En cas d'irradiation encore plus faible, les scientifiques sont en désaccord quant aux effets. Certains scientifiques, et en particulier ceux associés à l’industrie nucléaire, prétendent que des radiations faibles sont inoffensives pour la santé. D'autres considèrent que l'étendue des risques reste mal connue, car on continue de découvrir des effets inattendus de la radioactivité.

Par conséquent, "toute dose de rayonnement comporte un risque cancérigène et génétique".
(CIPR Commission internationale de radioprotection1990).

2/ Que sait-on sur les dangers de la radioactivité sur notre santé ?

Les rejets radioactifs des centrales sont censés ne pas être dangereux. Mais aucune réelle étude n'est menée. Certaines enquêtes indépendantes ont révélé une augmentation avérée des taux de leucémies autour de La Hague, mais ces résultats ont été attribués au hasard…

On décrit souvent la radioactivité naturelle comme dépourvue d'effets sanitaires. Pourtant, le radon (gaz radioactif naturel) est la 2ème cause de cancer du poumon après le tabac.

Bien qu'aucune dose ne soit inoffensive, des seuils sont admis par les normes internationales.

L'exposition à la radioactivité artificielle (y compris les essais nucléaires) a induit de nombreux cancers dans le monde.

Les données officielles des Nations Unies parlent de 1,17 millions de morts depuis 1945.

Le Comité européen sur les risques de radiation, qui utilise des méthodes d'évaluation qu’il estime plus réalistes, annonce le chiffre de 61,1 millions de morts.

3/ Il y a t-il déja eu des victimes de radiations ?

++ LES VICTIMES DES ESSAIS NUCLÉAIRES

Il y a une dizaine d'années, la France a réalisé des expériences nucléaires au Sahara et en Polynésie, pour mettre au point des armes nucléaires.
Or les habitants de ces régions sont aujourd'hui victimes de graves maladies. Rien ne leur a été dit sur les risques des irradiations. Au contraire, les autorités affirment encore à l'heure actuelle, que les radiations étaient si faibles qu'il n'y a eu aucun danger.

Pourtant, "4 fois plus de femmes polynésiennes que de femmes européennes sont atteintes d'un cancer de la thyroïde et d' affections thyroïdiennes . En Polynésie, on accuse les essais nucléaires non sans raison. En effet, l'accident de Tchernobyl et les explosions nucléaires éjectaient de l'iode radioactif qui – tous les scientifiques le reconnaissent – a tendance à se fixer sur la glande thyroïde."
http://www.obsarm.org/

Ce triste exemple prouve bien que bien des vérités nous sont cachées.

++ LES VICTIMES DE L'EXPLOITATION DE L'URANIUM EN AFRIQUE

Le groupe nucléaire français Areva, qui extrait de l'uranium au Niger et Gabon, est accusé d'avoir laissé sciemment ses employés et les habitants des zones minières exposés à un taux de radioactivité trop élevé.
En savoir plus sur les conséquences de l'exposition à la radioactivité sur la santé de ces populations

 

Le groupe nucléaire français qui extrait de l'uranium au Niger et Gabon, est accusé d'avoir laissé sciemment ses employés et les habitants des zones minières exposés à un taux de radioactivité trop élevé.


contamination a l'uranium au gabon et Niger

Les travailleurs et la population atteints de cancers dûs à la radioactivité

Dans un rapport rendu public mercredi 4 avril 2007, plusieurs associations dénoncent les négligences d'Areva qui a exploité ces mines d'uranium jusqu'en 1999. Plusieurs travailleurs seraient décédés de cancers suite à leur exposition au radon et à l'uranium.

Areva est accusé d'avoir volontairement caché les risques que prenaient les travailleurs en étant si proches du minerai radioactif.

En effet, l'Uranium est une matière radioactif dont les radiations perturbent le fonctionnement des cellules vivantes. Elles sont d’autant plus dangereuses que nos sens ne peuvent les détecter.

Malgré ce risque, les travailleurs sont descendus dans la mine sans aucune protection.

Parmi les travailleurs gabonais, 243 (soit 50,5%) disent souffrir de problèmes pulmonaires, certains avec des pathologies associées (dermatologiques, ophtalmologiques ou cardiovasculaires).

Employés et population ont été exposés parfois pendant plus de 20 ans à la radioactivité :

  • de l'air : poussières radioactives ou gaz radon,
  • des bâtiments construits avec des résidus radioactifs : habitations, maternité, école
  • des aliments contaminés

     

L'exploitation de l'uranium contamine l'eau et l'air

Pollution de l'air

«Au Niger, soit Areva laissait sur place les résidus radioactifs, soit elle les entreposait à l'air libre dans le désert, à quelques kilomètres des villes et des nomades», a dénoncé Bruno Chareyron, responsable de laboratoire à la Criirad.

Pollution de l'environnement

De plus, Areva est accusé d'avoir déversé plus de 2 millions de tonnes de résidus radioactifs dans une rivière entre 1961 et 1975.

Pollution de l'eau potable

Les ONG reprochent également à Areva de rester muette sur la contamination de l'eau au Niger, qui continue aujourd'hui à être distribuée à la population, malgré les résultats alarmants des tests de la CRIIRAD.
 

Que répond Areva ?

"Il convient de prouver scientifiquement si ces maladies sont dues à l'activité professionnelle, ce dont nous doutons». D'où cette proposition du groupe nucléaire, en date du 16 mars dernier, de créer un «observatoire de la santé» près des sites miniers. «Il faut à présent créer un fonds d'indemnisation qui prenne en charge les victimes», commente Michel Brugière, directeur général de Médecins du Monde. Une idée «prématurée», juge Areva.

Dans le communiqué annonçant sa proposition, Areva assure mettre « le développement durable au cœur de [sa] stratégie », de même qu’elle contribue à « répondre aux grands enjeux du XXIe siècle : la préservation de la planète et la responsabilité vis-à-vis des générations futures. »

L'association de juristes Sherpa a déjà poussé Total à indemniser des ouvriers birmans, et a prévenu qu’elle disposait de suffisamment d’éléments pour entamer « une ou des procédures » en justice « longues et complexes » en France.
 

Voir la video du journal Le Monde : "Areva accusée de "négligence fautive" en Afrique"

Source :
L'association Sherpa
http://www.criirad.org

Kazakhstan: De 1949 à 1989, les Soviétiques ont fait exploser à Semipalatinsk 456 bombes
 

La RSS du Kazakhstan a été choisie comme terrain d'essai pour les bombes atomiques et thermo-nucléaire. De 1949 à 1989, les Soviétiques ont fait exploser à Semipalatinsk 456 bombes dont 116 à ciel ouvert. Quelque 1,6 million de personnes ont été irradiées.

Grâce à Angélique Kourounis, son reportage sort du silence cette tragédie qui montre le mépris des gens du régime communiste.
 

NB: la ville de Semipalatinsk porte maintenant le nom de Serney, dans le nord-est du Kazakhstan
 


Avec les irradiés victimes des essais nucléaires soviétiques

Le Temps, Angelique Kourounis, kazakhstan, samedi 23 mai 2009

Berick Syzdikov. (Angélique Kourounis)

«Je voudrais récupérer ne serait-ce qu’un œil pour voir un jour le visage de maman.» Ce n’est pas un enfant qui parle mais un homme de 33 ans, Berick Syzdikov, totalement dépendant de sa mère. Il a du mal à parler. Ce n’est pas un aveugle comme les autres. Né dans un village à 30 km du centre d’essai atomique du Kazakhstan, il fait partie des quelque 1,6 million de personnes – soit 10% de la population totale de l’ancienne république soviétique – irradiées et génétiquement modifiées. Aveugle depuis sa naissance il souffre d’une malformation du visage qui le rend monstrueux.

Une bombe d’Hiroshima tous les mois

Sa mère se souvient que lorsqu’elle était enceinte elle a vu une lumière dans le ciel pendant qu’elle travaillait dans les champs, «les médecins disent que c’est pour cela qu’il est malade, dit-elle presque en murmurant. On ne savait pas que c’était mauvais de regarder cette lumière, personne ne nous avait rien dit.» Et pour cause, personne ne voulait rien dire. Les habitants de la région de Semipalatinsk près du polygone atomique ont servi de cobayes humains malgré eux. Pendant plus de quarante ans, de 1949 à 1989, les Soviétiques ont fait exploser dans ce territoire plus grand qu’Israël, 456 bombes atomiques dont 116 à ciel ouvert, soit l’équivalent d’une bombe d’Hiroshima tous les mois.

Berick est officiellement considéré comme une victime du nucléaire. Il a un passeport d’irradié qui lui permet d’être soigné gratuitement et de toucher une pension de 120 euros par mois. Mais les soins qu’il reçoit sont plus que superficiels. Quand il avait 13 ans, des médecins italiens l’avaient soigné gratuitement. Ils lui avaient retiré cette excroissance du visage. Berick ne faisait plus peur. Mais ça n’a pas duré. «Il a besoin de soins pointus et spécifiques, dit sa mère, une paysanne qui ne parle que le patois kazakh de son village. Je voudrais l’emmener à nouveau à l’étranger mais je ne sais pas comment faire.»

Dans certains villages du Kazakhstan, presque tous les habitants détiennent un passeport d’irradié. C’est le cas de Kaynard, à six heures de route du centre de tir. Un petit bourg de 3'000 habitants coincé au pied de hautes montagnes. On y tombe malade, on y meurt et s’y suicide deux fois plus que dans le reste du pays. «C’est simple, dit le docteur Akimbey Shankatayev. Tous ceux qui ont vu le champignon une ou deux fois auront un cancer. Mon hôpital est plein de gens qui tombent malades sans raison et qui meurent.» D’ailleurs le syndrome de Kaynard est bien connu des médecins kazakhs: «C’est quand d’un seul coup plus rien ne marche et que les os se cassent comme du verre», explique Akimbey Shankatayev. Pour lui toutes ces maladies ne peuvent provenir que de la radioactivité emmagasinée dans le passé.

Les montagnes ont été fatales au village. «Les Soviétiques étudiaient le sens des vents et le nuage radioactif venait toujours au-dessus de Kaynard, jamais au-dessus des baraquements des militaires, se souvient le docteur. Nous, on ne comptait pas à leurs yeux. Ces nuages restaient coincés sur les montagnes pendant plusieurs jours. Les pluies étaient alors chaudes. Nous étions contents d’avoir de la pluie chaude, mais nous ne savions pas qu’elle était radioactive.» Dans les années 1970, quand les maladies inconnues jusqu’alors se multipliaient, les gens ont commencé à se poser des questions «mais on ne pouvait rien dire», souligne Akimbey Shankatayev. «On n’avait même pas le droit de diagnostiquer des cancers. Officiellement les gens ici mourraient du cœur.»

«Inscrit dans les gènes»

Comme les autres, le docteur a vu les champignons nucléaires. Il se sait condamné, comme ses parents, ses enfants et petits-enfants. «C’est déjà inscrit dans les gènes. Nous sommes tous contaminés. C’est irréversible. La seule différence c’est que chaque génération contaminée a ses particularités. Je suis une victime de la deuxième génération et je sais que quelque chose de mauvais m’attend dans le futur. Il n’est pas possible d’en réchapper.»

Aujourd’hui le polygone de tir est désert, mais la radioactivité y est encore largement supérieure à la normale. Cela n’empêche pas les autorités de songer à en rendre 95% à l’agriculture dès l’année prochaine, dans la perspective de l’adhésion du pays à l’OMC. Pour Nailya Chaijunusova, de l’Institut médical des radiations (l’ancien laboratoire secret du KGB), c’est tout simplement impensable. «Aucune étude indépendante sur ces terres n’a été faite, dit-elle. Mais nous avons étudié celles des alentours et elles sont saturées de métaux lourds! La chaîne alimentaire de toute la région de Semipalatinsk est touchée car le polygone n’est pas gardé, comme on le demande depuis des années. Les bêtes y paissent et leur lait, fromage et viande, arrivent sur nos marchés. La contamination n’a en fait jamais cessé.»

Les naissances de bébés monstrueux n’ont pas cessé non plus et la plupart du temps les parents les abandonnent. L’orphelinat de Semipalatinsk en accueille toute l’année, les uns plus terribles et plus malades que les autres, avec une très nette augmentation des cas de bébés atteints du syndrome Down. «Avec des soins appropriés, ceux-là au moins pourraient avoir une vie presque normale, mais on n’a pas ça ici, se lamente la directrice de l’orphelinat. Ces bébés restent chez nous jusqu’à l’âge de 4 ans s’ils les atteignent. Quant aux bébés hydrocéphales, ils restent rarement plus que deux ans. Après, ils sont accueillis dans d’autres institutions.»

Indépendamment des besoins de l’agriculture, le polygone devrait aussi s’ouvrir à une nouvelle sorte de tourisme en vogue: le tourisme atomique. De très sérieuses études sont en cours.
 

Essais nucléaires français

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Vue d'artiste de la bombe AN-11

Il y a eu à ce jour 210 essais nucléaires français. Suite à la signature en 1996 du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE), la France s'est engagée à ne plus jamais réaliser d'autres essais nucléaires. Depuis, les essais nucléaires sont effectués à l'aide de simulations et d'expériences de fissions et fusions à très petite échelle.

Sommaire

[masquer]

Les premiers essais en Algérie (1960-1966)[modifier]

Les essais aériens à Reggane[modifier]

Article détaillé : Gerboise bleue .

Le premier essai nucléaire français, Gerboise bleue, est effectué le 13 février 1960, sous présidence de Charles de Gaulle. Toutefois, c'est au début d'avril 1958 que Félix Gaillard, premier ministre sous la présidence de René Coty, décide que ce premier essai aura lieu au début de l'année 1960 et que le site de test sera localisé au Sahara[1].

Un champ de tir a été créé à Reggane, au centre du Sahara algérien et à 600 kilomètres au sud de Bechar. Les tirs ont été effectués à partir d'une tour située plus précisément à Hamoudia, à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Regganne.

Le rapport annuel du CEA de 1960 montre l'existence d'une zone contaminée de 150 km de long environ.

À la suite immédiate du putsch des Généraux (23 avril 1961) (ou « putsch d'Alger »), le gouvernement français a ordonné la détonation du 25 avril 1961 (Gerboise verte) afin que l'engin nucléaire ne puisse tomber dans les mains des généraux putschistes[2].

Les essais en galerie au Hoggar[modifier]

La France doit abandonner les essais aériens à la faveur d'essais souterrains, moins polluants. Le site choisi In Ecker (Sahara algérien) se trouve au sud de Reggane et à environ 150 km au nord de Tamanrasset. Les tirs sont réalisés en galerie, celles-ci étant creusées horizontalement dans un massif granitique du Hoggar, le Tan Afella. Ces galeries se terminaient en colimaçon pour casser le souffle des explosions et étaient refermées par une dalle de béton. Elles devaient permettre un bon confinement de la radioactivité.

Le 7 novembre 1961, la France réalise son premier essai nucléaire souterrain. Mais le 1er mai 1962, lors du deuxième essai souterrain, un nuage radioactif s'est échappé de la galerie de tir. C'est l'accident de Béryl (du nom de code de l'essai).

Article détaillé : Accident de Béryl.

De novembre 1961 à février 1966, treize tirs en galerie ont été effectués dont quatre n'ont pas été totalement contenus ou confinés (Béryl, Améthyste, Rubis, Jade). Malgré cela, ce système donnait satisfaction mais les Accords d'Évian ayant prévu que la France devait abandonner ses expériences au Sahara, l'État français a dû se mettre à la recherche d'un autre site.

Le centre d'expérimentation du Pacifique (1966-1996)[modifier]

Vue de l'atoll de Moruroa par un satellite espion américain KH-7 (26 mai 1967)

La force Alpha (1966-1968)[modifier]

Le porte-avions Foch

En 1964-1966, la Marine nationale française mobilise plus de 100 bâtiments pour la construction des installations du le Centre d'expérimentation du Pacifique (CEP) en Polynésie française, comprenant un QG à Papeete, la BA 185 avancée à Hao (460 km au nord-ouest de Moruroa), le polygone de tir atomique de Moruroa et le polygone de tir atomique de Fangataufa. À l'été 1965[3], la Marine nationale française créée le Groupe aéronaval du Pacifique (dit groupe Alpha puis force Alpha) de plus de 3 500 hommes, comprenant sept bâtiments (les escorteurs d’escadre Forbin, La Bourdonnais et Jauréguiberry, les pétrolier La Seine et Aberwrach, le bâtiment de soutien Rhin) dont le porte-avions Foch. La force Alpha appareille le 23 mars 1966 de Toulon et aborde la Polynésie française le 22 mai 1966 afin de superviser les essais atmosphériques no 18 « Aldébaran », no 19 « Tamouré », no 20 « Ganymède » et no 21 « Bételgeuse ». Durant la traversée, la France quitte le commandement intégré de l'OTAN. Le groupe aérien embarqué du Foch comprend 24 avions (12 avions de guêt aérien Alizé, 8 avions d’assaut Étendard IV-M et 4 avions de reconnaissance Étendard IV-P) et 22 hélicoptères (10 Sikorsky H-34, 6 Alouette II et 6 Alouette III) et est chargé de surveiller et sécuriser la zone dite « dangereuse » (dispositif Phoebus). Après que soient repérés à plusieurs reprises dans la zone d'exclusion le bâtiment de recherches scientifiques USS Belmont et le navire de contrôle de missiles et d'engins spatiaux USS Richfield, un sous-marin de nationalité inconnue et un avion ravitailleur (vraisemblablement d'observation et de recueil de prélèvements atomiques) KC-135 de l'US Air Force no 9164, le 19 juillet 1966 à 5h05, un Mirage IV no 9 largue sa bombe A AN-21 à chute libre no 2070 au large de Moruroa. Après deux autres tirs le 24 septembre 1966 et le 4 octobre 1966, la force Alpha quitte la Polynésie française le 2 novembre 1966. La seconde Force Alpha quitte Toulon le 12 mars 1968 pour arriver en Polynésie française le 16 mai. Elle comprend le porte-avions Clemenceau et les avisos-escorteurs Commandant Rivière, Protet, Amiral Charner, Doudart de Lagrée et Enseigne de vaisseau Henry. Quant au groupe aérien, il est composé d’Alizé, d’Étendard IV-M et d’hélicoptères Sikorsky H-34, Alouette II, Alouette III et Super Frelon. Le 24 août 1968, l’essai no 30 « Canopus » d’une bombe H, exécuté à Fangataufa, libère 2,6 mégatonnes. Plusieurs bâtiments américains et quelques chalutiers soviétiques sont aperçus lors de la campagne de tir. Avec la venue de la Force Alpha, l'ensemble du dispositif naval présent autour des deux atolls a représenté plus de 40 % du tonnage de la flotte française, soit 120 000 tonnes[4].

Les essais aériens[modifier]

Le 2 juillet 1966 a lieu le premier essai nucléaire aérien sur l'atoll de Moruroa (Polynésie).

Deux ans plus tard, le 24 août 1968, a lieu le premier essai d'une bombe H sur l'atoll de Fangataufa du nom de code Opération Canopus.

Les essais aériens en Polynésie ont fait intervenir plusieurs techniques :

  • les essais sur barge
  • les largages à partir d'avions qui permettent de reproduire les conditions réelles de façon assez proche
  • les essais de sécurité afin de vérifier que les bombes n'explosent pas tant quelles ne sont pas amorcées. En principe, ces essais ne provoquent pas d'explosion.
  • les essais sous ballons captifs.

Au total, 46 essais nucléaires aériens ont été réalisés en Polynésie.

Le nuage radioactif consécutif à l'essai « centaure » a effectivement touché Tahiti, le 19 juillet 1974. Des précipitations de forte intensité, conjuguées aux effets du relief, conduisirent à des dépôts au sol, hétérogènes en termes d'activités surfaciques : à Hitiaa sur le plateau de Taravao, et au sud de Teahupoo.

Le retour aux essais souterrains[modifier]

De 1975 à 1996, la France a réalisé 146 essais souterrains en Polynésie. Ils ont été réalisés dans les sous-sols et sous les lagons des atolls de Moruroa et Fangataufa.

Le 6 août 1985 est signé le Traité de Rarotonga (Îles Cook), déclarant le Pacifique Sud zone dénucléarisée. La France ne s’y est pas associée. Le 15 juillet 1991 est lancé le dernier essai français dans le Pacifique avant le moratoire d’un an décidé par le président François Mitterrand le 8 avril 1992, et renouvelé.

Le 13 juin 1995 le président Jacques Chirac rompt le moratoire et ordonne la réalisation d'une dernière campagne d'essais nucléaires dans le Pacifique. Cette ultime campagne a pour but de compléter les données scientifiques et techniques pour passer définitivement à la simulation.

Ces essais nucléaires, au nombre de six, prennent fin par un dernier essai le 27 janvier 1996 à Fangataufa[5].

Opposition de Greenpeace aux essais nucléaires[modifier]

L'ensemble de la communauté antinucléaire française s'est opposée aux essais nucléaires. Au niveau international, l'organisation Greenpeace lança une campagne en avril 1972, quand David McTaggart et un équipage de cinq hommes appareillent sur un ketch de 12 mètres baptisé Véga. La Marine nationale finit par aborder le navire, l'obligeant à accoster à Moruroa. L'équipe du Véga n'a pu que retarder l'essai sans l'empêcher.

En 1973, Greenpeace envoie un voilier, le Fri, qui se fait intercepter par la Marine nationale au large de Moruroa. À bord on compte notamment le général de Bollardière, le prêtre Jean Toulat, l'écrivain Jean-Marie Muller et Brice Lalonde. Le Vega est de nouveau intercepté et arraisonné par la Marine nationale dans la zone interdite.

En juillet 1985, Greenpeace envoie son navire-amiral, le Rainbow Warrior, pénétrer à plusieurs reprises dans la zone militaire interdite. La DGSE envoie une équipe de nageurs de combats couler le bateau dans la baie d'Auckland. L'opération fait un mort chez Greenpeace et déclenche un scandale international.

En 1995, suite à l'annonce de la reprise des essais nucléaires, Greenpeace dépêche à deux reprises son navire amiral à Moruroa. Il sera à chaque fois arraisonné par les nageurs de combat du commando Hubert. Lors de ces deux tentatives, des groupes de zodiacs parviennent toutefois à pénétrer dans le lagon.

Démantèlement du Centre d'Expérimentations du Pacifique[modifier]

Depuis janvier 1994, dans le cadre de la Conférence du désarmement des Nations unies, des négociations ont été conduites en vue de la conclusion du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. En 1994, le président François Mitterrand décide le développement du programme Simulation par la Direction des applications militaires du CEA. Ce programme doit permettre à la France de garantir la sûreté et la fiabilité des armes de la dissuasion, fondé sur le calcul. Il est financé par le ministère de la Défense et doit durer 15 ans.

En mars 1996, la France signe les protocoles du traité de Rarotonga (création d’une zone dénucléarisée dans le Pacifique Sud).

Le 24 septembre 1996, la France signe le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. La France a commencé immédiatement à démanteler le Centre d'expérimentations du Pacifique.

Conséquences sanitaires des essais nucléaires[modifier]

Mesures des contaminations[modifier]

Les mesures de radioactivité sur une zone surveillée ou supposée contaminée sont effectuées en becquerel (ou, pour des mesures anciennes, en picocurie).

Cependant, la présence de radioactivité (même à des niveaux élevés) n'a pas nécessairement de conséquence notable sur la santé [réf. souhaitée]. Pour évaluer ces conséquences, il faut tenir compte de l'énergie et de la nature des rayonnements émis, et surtout de la durée de l'irradiation et de la manière dont elle atteint le corps. Dans les procédures de diagnostic médical, pour mesurer la dose efficace qui résulte de ce calcul, l'unité utilisée est le sievert (Sv), anciennement le rem. Seules des données en sievert permettent de discuter d'un impact sanitaire éventuel.

  • Des irradiations supérieure au sievert conduisent au Syndrome d'irradiation aiguë (effet déterministe), et exposent les survivants à un risque nettement accru de cancer (effet stochastique).
  • La limite de l'effet stochastique statistiquement observable des excès de cancers est de l'ordre de 100 mSv[réf. souhaitée].
  • L'effet des faibles doses d'irradiation (inférieures à 10mSv, soit un rem) est conjoncturel et polémique (de nombreuses publications[6] identifient même un effet d'hormèse positif pour des expositions de cet ordre). La limite autorisée pour les professionnels exposés, en France, est de 20 mSv sur douze mois glissants par personne. Au moment des essais, la limite adoptée par les autorités pour la population était de 0.5 rem/an, soit 50 mSv/an/personne[7].
  • La limite autorisée en France dans les années 2000 pour l'exposition de la population aux rayonnements artificiels est de 1 mSv/an/personne.

Normes réglementaires[modifier]

L'ensemble des règles et des pratiques de surveillance radiologiques des personnels, des populations et de l'environnement était déterminé par la Commission Consultative de Sécurité (CCS) créée en 1958[8].

  • Pendant la durée des essais, la France s'est conformée en permanence aux recommandations des organisations internationales compétentes, en particulier celles émises par la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR), recommandations reprises dans la réglementation européenne (J0 des 20 février 1959, 9 juillet 1962 et 2 juin 1965) puis nationale (JO du 20 juin 1966)[8].
  • Les personnes pouvant être soumises aux effets de la radioactivité générée par les essais étaient classées en deux catégories : la première : le personnel directement lié aux essais, le personnel des armées, le personnel du CEA et des entreprises, les travailleurs employés sur les sites ; la deuxième : les populations voisines du champ de tir[8].

Pour les populations, la dose maximale admissible annuelle était fixée par la CCS à 15 mSv en 1960 puis 5 mSv à partir de 1961[8].

Contaminations au Sahara[modifier]

Quatre essais souterrains sur treize n'ont pas été totalement contenus ou confinés : Béryl, Améthyste, Rubis et Jade. Les deux premiers cités ont entraîné une sortie de laves radioactives. Dans les deux autres cas, les sorties limitées à des radioéléments gazeux ou volatils n'ont pas provoqué d'expositions significatives au plan de la santé du personnel et des populations[8].

100 pers. (>50 mSv)
15 pers. (>200 mSv)
9 pers. (600 mSv)
peut être 240 pers. (<2,5 mSv)
  • 20/3/1963: Améthyste victimes[9]
13 pers. (=10 mSv)
280 pers. (<1 mSv)
  • 20/10/1963: Rubis victimes[9]
500 pers. (<0,2 mSv)
pas de donnée(=0,01 mSv)
  • 30/5/1965: Jade victimes[9]
pas de donnée(<1 mSv)

Les essais Béryl et Améthyste ont conduit à une irradiation dépassant le seuil réglementaire actuel pour le public. Des conséquences sanitaires sont envisageables pour la quinzaine de personnes fortement contaminées (à plus de 100 mSv) par l'essai Beryl, mais les conséquences attendues sont trop faibles pour être identifiables statistiquement.

Contaminations sur Moruroa et Fangataufa[modifier]

Sur les 52 750 personnes affectées sur l’ensemble des sites pendant les essais atmosphériques, 3 425 personnes (6,5 %) ont reçu des doses mesurables[10]. Au total, les doses collectives relevées s’élèvent à 8,9 homme.Sv[10].

Le nombre de doses ayant dépassé la « norme annuelle travailleur » de 50 mSv s’est élevé à sept[10]. Dans quatre cas il s’agissait des pilotes d’avions chargés des pénétrations dans le nuage radioactif consécutif au tir pour des doses de 180 mSv, 120 mSv, 60 mSv et 51 mSv, ce qui les situe dans le domaine des expositions exceptionnelles concertées, la première étant légèrement supérieure à la limite. Dans deux autres cas, il s’agissait d’activités extérieures aux essais nucléaires avec deux médecins ayant eu une exposition lors d’examens radiologiques (60 et 54 mSv).

La plupart des autres personnels classés catégorie A a reçu dans sa majeure partie des doses inférieures à la norme « personnes du public » (soit 5 mSv). 55 personnes ont atteint la valeur de 15 mSv[10].

Le groupe le moins exposé était constitué par les Polynésiens recrutés localement. Ainsi, pour un effectif de 4 701, on a relevé 4 461 doses nulles (95 %) et 240 (5 %) doses de 0,20 à 5 mSv, aucune n’atteignant ce seuil[10].

Une étude épidémiologique a été réalisée sur les vétérans du CEP, qui ne met pas en évidence de surmortalité, que ce soit toutes causes confondues, par cancer, ou pour des pathologies spécifiques potentiellement liées à l’exposition aux radiations. Une sous-mortalité est au contraire observée[11].

Retombées radioactives sur la Polynésie[modifier]

Le rapport d'une commission d'enquête publié en février 2006, montre que chacun des essais de 1966 et 1967 a provoqué des retombées radioactives sur les archipels habités de la Polynésie française; même Tahiti aurait été touché le 17 juillet 1974 par l'essai centaure (avec des taux de radioactivité de six à sept fois supérieures à la normale)[12]. De plus de nombreux récifs coralliens ont été touchés. Une étude de l'INSERM montre qu'il existerait une relation statistique entre le risque de cancers de la thyroïde et la dose totale de radiations reçues à la thyroïde du fait des 46 essais nucléaires atmosphériques en Polynésie[13].

Bilan des doses reçues par les populations des îles et atolls les plus exposés pour les essais dont les retombées ont été les plus importantes[14].
Lieu↓ Essai↓ Année↓ Estimation initiale[15] (mSv)↓ Estimation CEA 2006 (mSv)↓ UNSCEAR et AIEA[16]↓
Îles Gambier Aldébaran 1966 5.5 3 à 7 5.5
Îles Gambier Rigel 1966 - 0.1 à 0.23  
Îles Gambier Éridan 1970 0.1 -  
Îles Gambier Toucan 1970 0.2 -  
Îles Gambier Phoebé 1971 1.2 0.2 à 2.6 1.2
Tureia Rigel 1966 - 0.06 à 0.15  
Tureia Arcturus 1967 1 0.79 à 3.2 0.9
Tureia Dragon 1970 0.16 -  
Tureia Encelade 1971 1,3 1.3 à 1.9 1.3
Reao Toucan 1970 0.15 -  
Hereheretue Umbriel 1972 0.2 -  
Tahiti (Pirae) Centaure 1974 0.8 0.5 0.8
Tahiti (Hitiaa) Centaure 1974 - 2.6  
Tahiti (Teahupoo) Centaure 1974 - 3.6  

L'impact mesuré n'a que rarement dépassé la limite réglementaire d'exposition de 1mSv, et même les plus fortes expositions (celles des Îles Gambier en 1966) restent largement inférieure au niveau (100 mSv) où des conséquences sanitaires sont statistiquement confirmées.

Les doses maximales reçues par les populations des îles et atolls les plus exposés, pour les essais dont les retombées ont été les plus importantes, ont généralement été inférieures à 10 mSv. Des valeurs maximales plus importantes ont été calculées pour les doses thyroïde des enfants, allant jusqu'à 80 mSv aux Gambiers pour l'essai Aldebaran de 1966. L'état actuel des connaissances montre que ces niveaux de dose ne devraient pas conduire à l'apparition d'un nombre décelable de cancers de la thyroïde en excès dans les populations vivant en Polynésie[17].

Le bilan de la surveillance de la radioactivité en Polynésie française effectué en 2008 a constaté un état radiologique de l’environnement stable et des niveaux de radioactivité très bas (inférieure à 5 μSv.an-1), soit moins de 1 % de la dose associée à l’irradiation naturelle en Polynésie (environ 1 000 μSv.an-1)[18].

Revendications associatives et victimes civiles[modifier]

Le 9 juin 2001, à la suite de l'appel lancé par le Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits, un groupe de personnes créent l'Association des vétérans des essais nucléaires français et leurs familles (AVEN), déclarée à la préfecture du Rhône.

Après la défaite de Gaston Flosse (UMP) en 2004 et l'arrivée au pouvoir de l'opposant Oscar Temaru, une commission d'enquête locale a été créée. Celle-ci a confirmé les craintes de l'Association des vétérans des essais nucléaires (Aven) et de Moruroa e Tatou (Moruroa et nous), deux associations de victimes nées en 2001 : le rapport, publié en février 2006, a montré que chacun des essais de 1966 et 1967 avait provoqué des retombées radioactives sur les archipels habités de la Polynésie française; même Tahiti aurait été touché le 17 juillet 1974 (avec des taux de radioactivité de six à sept fois supérieures à la normale) [19].

Suite à plusieurs affaires judiciaires, la loi du 5 janvier 2010 encadre l'indemnisation par l'État du préjudice subi par certaines personnes atteintes de maladies radio-induites dues aux essais nucléaires français [20].

Films et reportages[modifier]

L'allemand Roland Emmerich, connu pour ses opinions politiques écologistes et anti-nucléaire, en réponse à la reprise des essais nucléaires dans le Pacifique en 1995 par Jacques Chirac, a réalisé en 1997 Godzilla où un lézard se métamorphosait à la suite d'essais nucléaires français à Moruroa.

Un reportage, intitulé Cancer du Tropique, sur les explosions nucléaires françaises dans le Pacifique a été diffusé en 2006 (réalisé par Sophie Bontemps).

Le 11 avril 2008 fut diffusé, dans l'émission Thalassa sur France 3, un autre reportage, intitulé Les Gambiers sous le vent nucléaire.

Sur ARTE le 16 mars 2007, le public découvre le film de Jean-Pierre Sinapi (production Raspail) Vive la bombe !, relatant le tir raté Beryl de mai 1962 dans le Sahara.

  • 2008 : Vent de sable de Larbi Benchiha
  • 2009 : Essais nucléaires, quelles vérités (Nathalie Barbe et Thierry Derouet)
  • 2010 : De Gaulle, l’Algérie et la Bombe de Larbi Benchiha

Voir aussi[modifier]

Articles connexes[modifier]

Références[modifier]

  1. Irwin M. Wall, France, the United States, and the Algerian War, éd. University of California Press, Berkeley, 2001, p. 158 (ISBN 0520225341)
  2. Peter Feaver et Peter Stein, Assuring Control of Nuclear Weapons: The Evolution of Permissive Action Links, CSIA Occasional Paper #2, Lanham, MD: University Press of America, 1987
  3. Arrêté ministériel no 51 du 20 août 1965
  4. Bernard Dumortier, Atolls de l'atome : Mururoa & Fangataufa, Marine Éditions, Rennes, 2004 (ISBN 2-915379-11-4) dont une version abrégée est à [lire en ligne [archive]]
  5. Les essais nucléaires en Polynésie [archive]
  6. Zbigniew Jaworowski, Ionizing radiation in the 20th centyry and beyond [archive], Symposium "Entwicklungen im Strahleschutz", Munich, 29 novembre 2001.
  7. Gambier sous le vent nucléaire [archive] - Thalassa 2008.
  8. a, b, c, d et e Rapport sur les incidences environnementales et sanitaires des essais nucléaires effectués par la France [archive], rapport parlementaire de Christian Bataille, février 2001.
  9. a, b, c et d Defense.gouv.fr Données fournies par le ministère français de la Défense [archive] en janvier 2007.
  10. a, b, c, d et e Rapport Bataille 2001 [archive]
  11. Observatoire de la santé des vétérans [archive] dans sa synthèse du rapport.
  12. L'Humanité du 22 février 2006 [archive]
  13. Paul Benkimoun ,« Les essais nucléaires polynésiens responsables de cancers thyroïdiens » dans Le Monde du 03/08/2006.
  14. D'après La dimension radiologique des essais nucléaires français en Polynésie (Ministère de la Défense, ISBN 2-11-096780-3), p. 293.
  15. Estimation faite au moment des essais par le SMSR (Service mixte de sécurité radiologique).
  16. rapport du Comité Consultatif International (CCI) sur la situation radiologique des atolls de Mururoa et Fangataufa publié en 1998 - Cité par le rapport Bataille de 2001.
  17. La dimension radiologique des essais nucléaires français en Polynésie à l'épreuve des faits. (ISBN 2-11-096780-3 et 978-2-11-096780-0).
  18. Bilan de la surveillance de la radioactivité en Polynésie française en 2008 [archive], IRSN.
  19. A quand la vérité sur les essais nucléaires ? [archive], L'Humanité, 22 février 2006
  20. LOI n° 2010-2 du 5 janvier 2010 relative à la reconnaissance et à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français (1) [archive], JO du 6 janvier 2010

Liens externes[modifier]

Rayon gamma

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Les rayons gamma sont produits par des processus nucléaires énergétiques au cœur des noyaux atomiques.

Rayon gamma est le nom donné au rayonnement électromagnétique produit par la désintégration des noyaux atomiques ou par des phénomènes subatomiques comme l'annihilation d'une paire électron-positron. Ils ont une énergie qui varie dans une plage allant de la centaine à plusieurs centaines de GeV. La découverte des rayons gamma est due à Paul Villard, chimiste français (1860-1934).

Sommaire

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Caractéristiques[modifier]

Les rayons gamma sont plus pénétrants que les rayonnements alpha et les bêta, mais sont moins ionisants. Ils sont de même nature que les rayons X mais sont d'origine différente. Les rayons gamma sont produits par des transitions nucléaires tandis que les rayons X sont produits par des transitions électroniques provoquées en général par la collision d'un électron avec un atome, à haute vitesse. Comme il est possible pour certaines transitions électroniques d'être plus énergétiques que des transitions nucléaires, il existe un certain chevauchement entre les rayons X de haute énergie et les rayons gamma de faible énergie.

Le blindage contre les rayons gamma requiert des grandes quantités de matière. Par exemple un blindage qui réduit de 50 % l'intensité de rayons gamma de 1 MeV nécessite 1 cm de plomb, 6 cm de béton ou 9 cm de terre. Aucune epaisseur de plomb n'arrête à 100% les rayons gamma. La formule d'attenuation d'un pourcentage de X%( inférieur à 1), correspond a une epaisseur E (en cm), selon la formule: E=[Ln(1/1-X)]/µ (Ln, log népérien)ou µ=0,693147 (coeff. d'absorption du plomb, pour les Rayons gamma. Pour éliminer 99%, il faut 6,6CM. Pour 99,99% 13cm. Pour99,9999% 19,9cm (ce qui attenue l'energie des gamma de 10^6 (un million de fois moins). Plus le Z atomique est élevé, plus l'attenuation est forte. Pour le plomb Z=82. Pour les blingage au béton, selon la même formule, avec µ=0,1155. Il faut 19,9cm de béton pour éliminer 90% des radiations gamma. 99,6 cm pour 99,999%. 1,20 m pour 99,9999%. 1,30m pour 99,99999% (radiations gamma divisées par 10 millions).

Les sources cosmiques du rayonnement gamma[modifier]

Article détaillé : Astronomie gamma.

Les sources de rayonnement gamma dans l'univers sont connues depuis 1948 mais n'ont été observées que depuis le début des années 1960. En effet les photons gamma sont presque complètement arrêtés par l'atmosphère terrestre. Les premières observations astronomiques ont été faites à partir de ballons-sondes, de fusées-sondes (temps d'observations très courts). Ils sont aujourd'hui observés par des télescopes spatiaux spécialisés et pour les rayonnements gamma les plus énergétiques par des observatoires terrestres qui les étudient indirectement en observant la cascade électromagnétique générée par l'effet Čerenkov. Le rayonnement gamma de source cosmique résulte des événements les plus violents de l'univers : jets relativistes produits par des trous noirs supermassifs (blazars), sursauts gamma,etc. L'énergie des photons gamma émis peut atteindre des centaines de GeV.

Interaction avec la matière[modifier]

Illustration de la Crête de Tavernier qui se caractérise par l'accroissement de la dose d'irradiation de certains rayonnements, dont les rayons gamma, dans l'organisme avant sa décroissance exponentielle

En passant par la matière, les rayons gamma sont absorbés d'une manière exponentielle :

\displaystyle
I(d) = I_0 e^{-\mu d}

Ici :

  • μ = nσ est le coefficient d'absorption, mesuré en cm-1;
  • n le nombre d'atomes par cm3 dans la matière ;
  • σ la section efficace d'absorption en cm2 est donnée pour un couple rayonnement-matière caractérisé par l'énergie du faisceau incident et la nature chimique du matériau cible (son numéro atomique Z, au premier ordre) ;
  • et d l'épaisseur du matériau en cm.


En pénétrant une substance, telle la matière vivante, la dose d'irradiation par les rayons gamma passe d'abord par un maximum ou "Crête de Tavernier", du nom du physicien belge Guy Tavernier qui découvrit ce phénomène en 1948, avant de décroître exponentiellement avec la profondeur. Ce maximum se situe à environ 1 cm de profondeur pour les rayons gamma et l'intensité de ce rayonnement gamma est fort dépendant de la longueur de diffusion valable pour la substance pénétrée.

Le coefficient d'absorption total de l'aluminium pour les rayons gamma, et les contributions des trois effets. Ici, l'effet Compton domine.
Le coefficient d'absorption total du plomb pour les rayons gamma, et les contributions des trois effets. Ici, l'effet photoélectrique domine pour l'énergie basse, et la production des paires au-dessus de 5 MeV.

Les rayons gamma interagissent avec la matière via trois mécanismes principaux :

Effets photoélectriques[modifier]

Dans l'effet photoélectrique, un photon gamma interagit avec la matière en transférant l'intégralité de son énergie à un électron d'orbitale qui est alors éjecté de l'atome auquel il était lié. L'énergie cinétique de ce photo-électron est égale à l'énergie du photon gamma moins l'énergie de liaison de l'électron. L'effet photoélectrique est supposé être le mécanisme principal de transfert d'énergie des rayons X et des rayons gamma d'énergie inférieure à 50 keV, mais est beaucoup moins important à plus hautes énergies. Sa plage d'énergie dépend du numéro atomique.

Diffusion Compton[modifier]

Dans le cas de la diffusion Compton, le photon gamma possède une énergie plus que suffisante pour arracher un électron d'orbitale ; l'énergie restante est réémise sous forme d'un nouveau photon gamma de moindre énergie et dont la direction d'émission est différente de la direction incidente du photon gamma d'origine. L'efficacité de la diffusion Compton diminue avec l'augmentation de l'énergie des photons ; on pense que c'est le principal mécanisme d'absorption des rayons gamma dans la gamme d'énergie entre 100 keV et 10 MeV, qui est celle qui inclut la plus grande part de radiations gamma provenant d'une explosion nucléaire. La diffusion Compton est relativement indépendante du numéro atomique de la matière absorbant les photons gamma.

Production de paires[modifier]

En interagissant avec la force de Coulomb au voisinage d'un noyau atomique, l'énergie du photon gamma incident peut spontanément être convertie en masse sous la forme d'une paire électron-positron. La production d'une telle paire nécessite une énergie supérieure à la masse au repos des particules qui la composent, soit 1,022 MeV : l'énergie excédentaire est transférée sous forme d'énergie cinétique à la paire formée ainsi qu'au noyau de l'atome. L'électron produit, qui est souvent appelé électron secondaire, est hautement ionisant. Quant au positron, très ionisant aussi, il possède une très courte durée de vie dans la matière : 10-8 seconde, car dès qu'il est à peu près arrêté, il se combine avec un autre électron ; la masse totale de ces deux particules est alors convertie en deux photons gamma de 0,511 MeV chacun.

Les électrons (positrons) produits par ces trois processus, produisent beaucoup d'ionisations, qui les ralentissent jusqu'à la fin de leur parcours, où les positrons s'annihilent.

Danger[modifier]

Les rayons gamma provenant de retombées radioactives seraient probablement le plus grand danger dans le cas d'une guerre nucléaire. Si les rayons gamma sont moins ionisants que les rayons alpha ou bêta, ils demandent des épaisseurs de blindage beaucoup plus importantes pour s'en protéger (de l'ordre de quelques mètres d'épaisseur de béton armé). Ils peuvent produire des dégâts similaires à ceux produits par les rayons X et les autres rayonnements ionisants, tels que brûlures (effet déterministe), cancers et mutations génétiques (effets stochastiques).

Voir aussi[modifier]

Articles connexes[modifier]

LA RÉACTION NUCLÉAIRE          

On appelle réaction nucléaire le processus entraînant une modification du noyau des atomes.

Les atomes qui constituent la matière sont en général stables, mais certains d’ entre eux se transforment spontanément en émettant des rayonnements qui emportent de l’énergie. C’est ce qu’on appelle la radioactivité.

Les noyaux stables, existant dans la nature, peuvent être transformés en noyaux instables, donc radioactifs, par une réaction nucléaire provoquée (ou artificielle ).

Cette réaction nucléaire consiste à bombarder des éléments naturels par des particules provenant d’un réacteur ou émises par des sources radioactives.

Le principe de la radioactivité se résume donc à une ionisation qui peut être soit directe pour les électrons et les particules, soit indirecte pour les photons et les neutrons.

Une propriété importante de l’émission radioactive, c’est qu’elle ne peut être arrêtée, ou accélérée, par aucun procédé physique ou chimique.

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LES DIFFÉRENTES ÉMISSIONS DE PARTICULES

On distingue 3 types de rayonnements correspondant à 3 formes de radioactivité :

Les particules Alpha

La radioactivité alpha se traduit par l'émission d'un noyau d'hélium (rayons alpha ), édifice particulièrement stable constitué de 2 protons et de 2 neutrons, appelé particule.
 

Parcours d'une particule a dans différents matériaux

substances

Air, 0°C, 76 cm Hg

Eau

Aluminium

Plomb

Énergie cinétique initiale : 1 Mev

0,5 cm

8 µm

3 µm

1 µm

Énergie cinétique initiale : 5 Mev

3,5 cm

45 µm

21 µm

7µm

 

Les particules Bêta

La radioactivité bêta correspond à la transformation, dans le noyau soit d'un neutron en proton, radioactivité bêta-, caractérisée par l'émission d'un électron e- ; soit d'un proton en neutron, radioactivité bêta+, caractérisée par l'émission d'un anti-électron ou positron e+; elle ne se manifeste que dans des noyaux radioactifs produits artificiellement par des réactions nucléaires.

Parcours des électrons dans différents matériaux.

Substances :

Air, 0°C, 76 cm Hg

Eau

Aluminium

Plomb

Énergie cinétique initiale : 1 MeV

2,9 m

4 mm

1,5 mm

0,35 mm

Énergie cinétique initiale : 5 Mev

10 m

15 mm

5,5 mm

1,3 mm



Les photons gamma

La radioactivité gamma à la différence des 2 précédentes, n'est pas liée à une transmutation du noyau. Elle se produit par l'émission d'un rayonnement électromagnétique, comme la lumière visible ou les rayons X mais plus énergétique. Cette radioactivité peut se manifester seule ou en accompagnant la radioactivité alpha ou bêta
 

Demi épaisseur pour des photons d'énergie 1 MeV

Substance absorbante

Air 0°C,76 cm Hg

Eau ou tissu vivant.

Béton

Plomb

Demi-épaisseur

150 m

15 cm

6 cm

1,5 cm


 

Quelques épaisseurs de demie absorption pour les photons g en fonction de l'énergie.

Énergie cinétique (MeV)

Plomb(cm)

Béton(cm)

Eau(cm)

0,5

0,18

4

12

5

18

8

20

 

Les neutrons

Ces particules neutres, possèdent une masse et n'ont pas d'action électromagnétique. Elles n'agissent sur les noyaux que par interaction forte. Le pouvoir de pénétration de ces rayonnements est très puissant et très agressif pour le corps humain.

Ainsi, lors d'une explosion nucléaire, la propagation de ces particules couvre de un à plusieurs km.

L’exposition de l’organisme à ces rayonnements peut entraîner les conséquences suivantes :

- Rayonnement alpha : risque de contamination externe sans irradiation. Risque éventuel de contamination et d’irradiation internes.

- Rayonnement bêta : faible risque d’irradiation externe. Risques de contamination externe, de contamination et d’irradiation internes.

- Rayonnement gamma : risques de contamination et d’irradiation externe et interne. Les activités employées étant en général faibles, le risque d’exposition externe l’est également à l’exception de la manipulation d’activités importantes, d’émetteurs gamma ou bêta, d’énergie élevée.

 

Cette illustration reflète les pouvoirs pénétrants des différentes particules :

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LES UNITÉS

 

Dans le domaine de la radioactivité, il existe trois mesures différentes qui répondent chacune à un aspect bien précis de la radioactivité.

Ainsi, l’unité de mesure de la radioactivité est le becquerel. Il correspond à une désintégration ou une transformation d’un atome par seconde.

On utilise également le curie. (1curie = 37 milliards de becquerel ) qui correspond au nombre de noyaux qui se désintègrent dans un gramme de radium par seconde. Il correspond à l’ancien système (voir dans le tableau et sur le schéma un peu plus bas ). La mesure de la quantité d’irradiation reçue ou dose absorbée par une personne s’exprime en gray ou en rad. (1gray = 100rads )

A dose équivalente, l’effet produit par les divers rayonnements sur une personne varie selon leur nature et celle des organes exposés. Il se mesure en sievert ou en rem. (1sievert = 100rems). C’est l’équivalent de dose efficace.

Ce schéma de comparaison permet de situer clairement la relation entre les trois mesures :

 

Les unités de mesure

Grandeur mesurée

Définition Ancien Système

Définition Système International

Activité

CURIE (Ci)

1Bq = 27.10-12Ci

BECQUEREL (Bq)

1 désintégration/s

Dose absorbée : Quantité d'énergie reçue par l'unité de masse irradiée

RAD

1RAD = 0.01 Gy

GRAY (Gy)

Equivalent de dose : Effet des rayonnements sur l'organisme

REM

1REM = 0.01 SV

SIEVERT (SV)

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LES SOURCES DE LA RADIOACTIVITÉ

 

Nous sommes constamment soumis à une irradiation naturelle, dite "de base" qui provient principalement

- des rayonnements cosmiques du soleil (9 %)
- de la radioactivité de l'écorce terrestre (12 %)
- du radon qui est un gaz très présent dans les régions granitiques ( 40 %)
- de la radioactivité naturelle du corps humain.

A cette radioactivité naturelle vient s’ajouter la radioactivité dite artificielle que provient :

-des examens radiologiques (30 %)
-De sources diverses telles que les retombées atmosphériques (causées globalement par des essais aériens et par Tchernobyl ), les écrans   de télévision et d’ordinateur. (L’ensemble correspond à environ 3 %)

 

 

PROTECTIONS CONTRE LES RAYONNEMENTS

IL faut d'abord se protéger d'une irradiation émise par une source extérieure au corps. L'irradiation est dangereuse seulement pendant le temps d'exposition. La contamination est plus sournoise :

- Elle peut être extérieure, par dépôt de matière radioactive sur les vêtements ou la peau.
- Elle peut être interne par ingestion ou inhalation de matières radioactives. La contamination se prolonge alors tant que la substance est présente.

                              

Ce sont les effets observés lorsque des radiations ionisantes interagissent avec le tissu vivant en transférant leur énergie aux molécules organiques. La gravité de ces effets dépend du type de radiation (alpha, bêta, gamma ), de la dose absorbée, mais aussi du taux d’absorption et de la radio sensitivité des tissus concernés. Les effets biologiques d’une irradiation rapide sont très différents de ceux d’une irradiation longue. Les premiers entraînent une mort cellulaire et se manifestent en quelques heures, jours ou semaines. Les autres sont mieux tolérés car une partie des lésions sont réparée. Cependant, des doses de radiation trop faibles pour détruire les cellules peuvent néanmoins provoquer des modifications cellulaires dont les conséquences apparaissent au bout de plusieurs années.

 

EFFETS AIGUS

Les fortes doses de radiations provoquent des lésions caractéristiques. Des doses de plus de 50 grays endommagent gravement le système vasculaire provoquant des oeudèmes cérébraux qui se traduit par un état de choc et des perturbations neurologiques. La mort survient en 48 heures. Des doses de 10 grays à 40 grays provoquent des troubles vasculaires moins graves. La mort survient en une dizaine de jours à cause du déséquilibre affectant la moelle osseuse, par effondrement des défenses immunitaires. Des doses de 5 à 15 grays entraînent la destruction de la moelle osseuse provoquant des infections et des hémorragies. La mort peut survenir 4 à 5 semaines après l’exposition. A l’heure actuelle ; seuls les effets à faible dose peuvent être traités efficacement. En l’absence de traitement, la moitié des personnes ayant reçu de 3 à 5 grays sont condamnées.

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EFFETS DIFFÉRÉS

Deux types d’effets somatiques peuvent être distingués selon leur loi d’apparition :

- Ceux qui adviennent obligatoirement chez tous les irradiés dès que la dose a dépassé un seuil, ce sont les effets obligatoires.

- Ceux qui surviennent au hasard parmi une population faible, même aux fortes doses. Ce sont les effets aléatoires.

La mortalité cellulaire (effet obligatoire)

Les conséquences de la mortalité cellulaires interviennent quand un grand nombre de cellules du même tissus sont détruites. Les effets précoces se manifestent quelques jours à quelques semaines après l’irradiation de tissus se renouvelant rapidement.

- La mort des cellules de la peau provoquant des brûlures radiologiques avec pertes de cheveux et de poils. Les premiers signes sont constatés dès que la dose dépasse 5 grays. Le pronostic dépendra comme pour toute brûlure de la profondeur et de l’étendue, on parle d'erythème. Autour de 20 grays, on observe des desquamations humides (affection de la peau avec apparition de vésicules) et arrivé à 50 grays on observe des nécroses.

- L’atteinte des cellules du sang conduit à l’aplasie médullaire, qui correspond à la destruction des éléments figurés du sang ( globules blancs, globules rouges et plaquettes ). Les premiers signes sont notés au-delà de 1 gray.

- L’atteinte des cellules de l’intestin entraîne une forte diarrhée avec déshydratation au-delà de 7 grays. Lorsqu’une quantité importante d’iode radioactif est incorporée dans l’organisme, l’iode se fixe préférentiellement dans les cellules thyroïdiennes.

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"Effets différés"


Conséquences des mutations d’ADN (effets aléatoires)                                     

Les effets biologiques cités précédemment résultent en majorité de modifications chimiques du matériel génétique de la cellule, modifications qui sont classées en 4 catégories (schéma) :

- effet direct avec excitation, c’est-à-dire une ionisation du substrat avec un électron capturé par les bases azotées ;

- effet indirect avec radiolyse de l’eau et apport d’oxygène ;

- cassure d’une chaîne dans l’ADN.

Ce sont des effets aléatoires découverts en partie par le généticien Muller en 1928.

Les conséquences des mutations de l’ADN conduisent parfois au développement d’un cancer. Cet effet apparaît plusieurs années à dizaines d’années après l’irradiation et le cancer se développe chez un petit nombre de personnes dans une population irradiée. Cet effet survenant de manière aléatoire est appelé stochastique. Cependant rien ne permet de différencier les cancers radio induits des cancers d’autres origines. La gravité n’est pas fonction de la dose, seule leur fréquence en dépend. Ils peuvent être observés à dose très faible. Pourtant, chez l’homme, un excès de cancer n’a été constaté selon les sources qu’à des doses supérieures à 0,05 ou 0,2 Gy.

 

L’événement initiateur du cancer se produit au niveau de l’ADN. Selon l’apport d’énergie au cours de l’ionisation avec des électrons, la molécule d’ADN peut subir différents types de dommages et se casser en un ou plusieurs endroits. Des mécanismes enzymatiques de réparation sont alors capables de rétablir l’intégrité de la molécule. Leur efficacité dépend de la densité des lésions ainsi que de leur nature. Un contrôle cellulaire permet d’augmenter le nombre d’enzymes de réparation mais aussi de la durée de leur intervention. Il agit par l’induction de gènes de réparation et l’arrêt du cycle de division cellulaire. Récemment, un autre mécanisme a été mis en évidence : la cellule fortement lésée peut provoquer sa propre mort en activant des gènes suicides. C’est la mort programmée ou apoptose. Si la liaison a échappé à tous ces mécanismes, elle conduit à une mutation irréversible qui est fixée dans le génome, après division de la cellule touchée. Un seul événement est insuffisant pour entraîner un cancer. D’autres facteurs (génétiques, environnementaux) favorisent la multiplication des cellules mutées et l’acquisition de nouvelles mutations menant au cancer.

 

La capacité de division de la cellule mutée dépend de la nature du tissu. Le tissu à l’origine des cellules sanguines est constitué de cellules qui se multiplient en permanence. Une cellule mutée mènera rapidement par division d’une population de cellules identiques mutées, un clone. Si la cellule souche de l’ensemble de ces tissus est touchée, le clone peut mener à une leucémie aiguë, dit leucémie aiguë lymphoïde (LAL). Les leucémies apparaissent parfois assez tôt, dès 2 ans après l’irradiation.

 

Les cellules du poumon se renouvellent peu et lentement. Une cellule mutée n’est pas menée à se diviser dans les conditions physiologiques normales. Si la mortalité cellulaire est forte, des mécanismes de compensation induisent la multiplication des cellules résiduelles, qu’elles soient intactes ou mutées, augmentant ainsi la probabilité d’obtenir des clones. La mutation des cellules souches bronchiques est susceptible d’être le point de départ de la plupart des types de cancers pulmonaires. Ces tumeurs apparaissent tardivement, plus de dix ans après l’irradiation. La mortalité cellulaire peut être d’origine radiologique mais d’autres facteurs environnementaux, dont le plus important est le tabac, conduisent à une destruction cellulaire et favorisent de ce fait l’émergence de clones.

 

La fonction thyroïdienne, importante à tout âge, est encore plus sollicitée chez l’enfant que chez l’adulte. L’incorporation d’iode radioactif chez l’enfant conduit à une plus grande probabilité de former des clones mutés. Que l’irradiation soit externe ou interne, un excès de cancers thyroïdiens est observé chez le sujet jeune.

Les effets héréditaires, quelle qu'en soit l'origine, sont dus à une mutation dans une cellule reproductrice, ovule chez la femme et spermatozoïdes de chez l'homme, suivi de la formation d'un oeuf fécondé donnant naissance à un enfant porteur de la mutation. Parmi les mutations créées par les rayonnements, certains concernent des caractères " dominants " c'est à dire devant s'exprimer dès la première génération, même lorsqu'un seul géniteur est atteint, tandis que d'autres peuvent affecter des caractères " récessifs ", qui ne s'expriment que lorsqu'ils se trouvent en double dans la cellule de l'embryon. Autrement dit, les chromosomes étant par paires, dont l'un des éléments provient de la mère et l'autre du père, il faut qu'il y ait réunion fortuite de deux mutations portant sur des caractères se correspondant pour que l'anomalie devienne visible. Une cellule mutée a une faible probabilité d'être fécondée. Par ailleurs, la viabilité de l'embryon est soumise naturellement à une forte sélection. La combinaison de ces deux systèmes de protection fait qu'un excès d'effets héréditaires radio induits n'a jamais été constaté, même dans des populations qui ont montré un excès de cancers comme chez les survivants des bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki au Japon. Les effets de la radioactivité sont donc très variés et pour certains, irréversibles. Cependant, que ce soit une simple brûlure de la peau due à la destruction de certaines cellules à un cancer du poumon ou de la thyroïde, tous ces effets demandent une absorption extrêmement importante de radiation.

Lorsqu’une quantité importante d’iode radioactif est incorporée dans l’organisme, l’iode se fixe préférentiellement dans les cellules thyroïdiennes. La mort de ces cellules qui en résulte diminue la capacité de fonctionnement de la glande et se traduit par une hypothyroïdie. La dose responsable d’une hypothyroïdie est liée au fonctionnement de la thyroïde, la dose seuil est d’environ 10 Gy.

Ces effets sont réversibles s’il reste suffisamment de cellules pour reconstituer le tissu. Des traitements appropriés favorisent cette régénération.

Les effets tardifs surviennent plusieurs années à dizaines d’années après l’irradiation de tissus se renouvelant plus lentement. Ce sont par exemple la fibrose radio-induite et la cataracte. Le tissu conjonctif qui forme la structure des organes et leur apporte les vaisseaux sanguins et les nerfs est remplacé par un tissu très dense, rigide, qui n’assure plus sa fonction de nutrition. La fibrose radio-induite peut atteindre tous les organes : peau, poumons, etc. Les premiers signes sont observés au-delà de 12 Gy. La cataracte due à l’opacification du cristallin est susceptible de se manifester si l’oeil est touché directement par l’irradiation. Il n’y a pas de réversibilité spontanée, le traitement est palliatif pour la cataracte.

 

 

 

 

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